Le vrai du faux. Non, la Commission européenne ne souhaite pas imposer 50 millions d'immigrés d'ici 2050
Antoine Krempf passe au crible des faits repérés dans les médias et les réseaux sociaux. Aujourd'hui, Bruxelles qui serait, selon Marine Le Pen, favorable à davantage d''immigration.
Selon Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national :"L'Union européenne souhaite de l'immigration. Elle l'a dit à plusieurs reprises par l'intermédiaire de la bouche, d'ailleurs, de beaucoup de ses commissaires européens. Ils sont même allés jusqu'à dire 50 millions d'immigrés d'ici 2050. Donc fondamentalement, l'Union européenne est "immigrationniste". Sauf qu'en fait, c'est beaucoup plus compliqué.
Une projection démographique
Les 50 millions dont ont effectivement parlé plusieurs commissaires européens ces dernières années sont en fait le résultat d'une projection démographique. La baisse de la population active du nombre de travailleurs, pour faire simple, d'ici 2060 par rapport à 2008 au sein de l'ensemble des pays de l'Union européenne. Baisse liée au vieillissement de la population en cours depuis maintenant une petite dizaine d'années en Europe. Et si cela inquiète effectivement du côté de Bruxelles, mais pas seulement, c'est que si rien n'est fait, cela pourrait remettre en cause les systèmes de sécurité sociale dans plusieurs pays européens notamment sur les retraites, cela pourrait aussi peser sur les économies européennes avec des problèmes pour embaucher. Et puis un impact aussi sur les finances publiques, notamment du côté des dépenses de santé.
Est-ce que l'Union européenne veut compenser cette baisse par l'immigration ? Oui, mais en partie seulement. Selon un rapport de l'OCDE et de la Commission européenne publié il y a maintenant quatre ans, à chaque fois que cette question est abordée dans des études, des rapports européens, il est clairement expliqué que si les migrations peuvent jouer un rôle important pour faire contrepoids aux effets négatifs du vieillissement de la population, elles ne sauraient toutefois constituer la seule, ni même la principale réponse aux défis structurels qui se posent dans les domaines de la démographie, du marché du travail ou de la fiscalité.
Compenser le vieillissement
L'immigration est donc présentée comme l'une des solutions pour compenser le vieillissement de la population européenne mais ce n'est pas la seule. Bruxelles préconise également des mesures pour encourager la natalité. Faire travailler les Européens plus longtemps, ou encore augmenter les productivités des travailleurs.
Par ailleurs, en ce qui concerne l'immigration, il faudrait, d'après Bruxelles, surtout attirer des étrangers avec de profils de gens très qualifiés pour correspondre à nos marchés du travail. Mais, donc encore une fois se sont des propositions, des suggestions de la Commission. Parce qu'en fait l'immigration est la compétence exclusive des États : ce sont eux qui décident qui ils accueillent ou non.
Bref, oui l'Union européenne considère que l'immigration peut être l'une des solutions pour faire face au défi du vieillissement de la population européenne. Mais non, elle n'a jamais dit qu'il faudrait 50 millions d'immigrés d'ici 2050.
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