Vrai ou faux
Guerre Israël-Hamas : l'Union européenne est-elle le premier partenaire commercial d'Israël ?

En pleine opération israélienne à Rafah, dans la bande de Gaza, Manuel Bompard appelle le président de la République à sanctionner économiquement Israël. Le coordinateur de la France insoumise assure que l'Union européenne est "le premier partenaire commercial de l'État d'Israël". C'est vrai.
Article rédigé par Lise Roos-Weil
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La plage de Tel Aviv, le 19 avril 2024. (JACK GUEZ / AFP)

La frappe israélienne sur un camp de déplacés à Rafah, dans la bande de Gaza, dimanche 26 mai au soir, suscite une vague mondiale d'indignation. Le Hamas a annoncé 45 morts et 249 blessés dans ce bombardement. Dans ce contexte, le coordinateur de la France Insoumise, Manuel Bompard, appelle Emmanuel Macron à agir pour "contraindre Benyamin Nétanyahou au cessez-le-feu": "L'Union européenne est aujourd'hui le premier partenaire commercial de l'État d'Israël", assure-t-il sur Sud Radio, "qu'est-ce qu'attend le président de la République pour proposer, au niveau européen, la suspension de l'accord d'association entre l'Union européenne et Israël ?" L'Union européenne est-elle le premier partenaire commercial d'Israël ?

Près d'un tiers des produits importés en Israël viennent de l'Union européenne

C'est vrai. D'après les dernières données publiées par la direction générale du Trésor, en 2022, près d'un tiers (31%) des produits importés en Israël venaient de l'Union européenne et un quart (24%) des produits exportés par le pays partaient vers l'UE. Dans le détail, l'Union européenne est largement le premier fournisseur de l'Etat hébreu, devant la Chine (12%) et les États-Unis (9%). La France, individuellement, est le 10e fournisseur d'Israël. Concernant les exportations, les États-Unis restent le premier client d'Israël (25%), juste devant l'Union européenne (24%) et la Chine (6%).

La France vend surtout des parfums, des cosmétiques, de l'informatique ou encore des voitures et des trains. Alstom a, par exemple, remporté un contrat pour la construction d'un tramway à Tel-Aviv, précise le Trésor dans une note. Globalement, Israël achète à l'étranger surtout des matières premières, des céréales ou du carburant, et des équipements comme des avions ou des navires.

Un accord de libre-échange entré en vigueur en 2000 

L'État hébreu se fournit aussi en armes, principalement auprès des États-Unis et de l'Allemagne, comme le précise le Stockolm International Peace Reasearch Institue (Sipri), institut international indépendant de recherche sur les conflits, les armes et leur contrôle, qui fait autorité sur le sujet. "Les États-Unis représentent 69% et l’Allemagne 30% des importations d'armes d’Israël", peut-on lire dans un communiqué publié en mars 2024. Les échanges de matériel militaire avec la France restent minoritaires.

Israël exporte également, avant tout de la haute technologie, des produits chimiques et des diamants.
Les échanges entre l'Union européenne et Israël sont régis par l'accord de stabilisation et d'association, entré en vigueur en 2000. Le texte permet le libre-échange pour plusieurs secteurs, notamment industriels et agricoles. Mais en plein conflit entre Israël et le Hamas, 195 organisations de la société civile, dont la CGT, Oxfam, la Ligue des Droits de l'Homme ou la Cimade, dénoncent cet accord. Dans une lettre ouverte, publiée en mars 2024, ils demandent, comme Manuel Bompard, la suspension de l'accord pour permettre à "l'UE d’exercer son influence afin de réduire l’étendue des souffrances humaines et des violations des droits de l’homme".

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