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Nouveau monde. Aux États-Unis, internet n’est plus neutre

La neutralité du net n’est plus qu’un souvenir aux États-Unis. Les opérateurs ont plus de pouvoir.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Manifestation pour la neutralité du net, le 27 février 2018 à Washington (Etats-Unis). (WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Depuis lundi 11 juin, la neutralité du net n’est plus qu’un souvenir aux États-Unis. Qu’est-ce qui change, concrètement ? Pour l’instant, cela ne change pas grand-chose. Il faudra attendre plusieurs mois pour voir les effets de cette décision. Mais sur le principe, c’est important. La neutralité du net, cette règle selon lequel on ne fait pas de distinction parmi les contenus qui circulent sur internet, qu’il s’agisse de documents professionnels ou de vidéos Netflix, n’est plus en vigueur depuis hier.

Principe enterré

En décembre dernier, la FCC (autorité de régulation américaine des télécoms) a décidé d’enterrer ce principe fondateur d’internet avec un vote qui donne plus de pouvoirs aux opérateurs. Ces derniers vont pouvoir proposer des abonnements internet d’un nouveau genre. Par exemple, un tarif de base et des options payantes pour regarder des vidéos ou accéder à tel ou tel service. Ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle pour les consommateurs américains.

Les Américains ont failli y échapper

Pourtant, les Américains ont failli y échapper. Le Sénat (à majorité démocrate, opposée au Congrès majoritairement républicain) a tenté d’organiser un vote qui aurait pu contrecarrer la décision de la FCC et ainsi protéger la neutralité du net mais il n’a pas eu le temps. De leur côté, plusieurs États ont également pris des décisions de sauvegarde, contre la FCC. On ne sait pas trop ce que ça va donner sur le terrain.

Des conséquences en Europe ?

Cela pourrait nous concerner car la neutralité du net est un dogme qui est régulièrement remise en question. La position du gouvernement actuel est plutôt pro-neutralité. Mais les opérateurs remettent sans le sujet sur la table car ils considèrent qu’ils devraient pouvoir faire la part entre les services qui consomment beaucoup de bande passante, comme la vidéo et les autres contenus qui circulent sur internet. Ne serait-ce que pour maintenir la qualité de service, surtout pour les professionnels. Comme le rappelle Le Figaro, au Portugal, des opérateurs imaginent des offres où il faut par exemple ajouter cinq euros mensuels pour accéder à certains réseaux sociaux en illimité. Sinon, c’est bridé.    

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