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Nouveau monde. Les enceintes connectées pour enfants font peur à certains parents

Le géant du jouet Mattel renonce à sortir son enceinte connectée pour enfants en raison d’une vive opposition aux Etats-Unis.    

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le haut-parleur connecté à commande vocale Aristotle, qui devait être commercialisé par Mattel (MATTEL)

Mattel a renoncé à commercialiser une enceinte connectée pour enfants. Le géant du jouet doit faire face à une vive opposition aux Etats-Unis. L’enceinte connectée Aristotle, de Mattel, avait été présentée en janvier dernier au CES de Las Vegas. Ce devait être une sorte d’Amazon Echo ou Google Home spécialement destinée aux chambres d’enfants, capable de raconter des histoires et mêmes de détecter les pleurs des bébés. Seulement voilà, avec son micro toujours allumé et sa petite caméra associée, Aristotle fait peur. Non-respect de la vie privée des enfants, risque d’exposition à des publicités, risques de piratage et d’espionnage à distance, etc. Une pétition a recueilli 15 000 signatures et des parlementaires américains se sont saisis de l’affaire. Devant le tollé, Mattel a préféré renoncer à son enceinte connectée.

Faut-il avoir peur ?

En ce qui concerne le piratage, malheureusement, Mattel a un passif. L’an dernier, la marque avait lancé une poupée Barbie communicante en wifi qui était mal sécurisée et facilement piratable. On se souvient également d’autres jouets, comme la poupée Mon amie Cayla, d’une autre marque, elle aussi mal sécurisée, comme l’avait dénoncé l’UFC Que Choisir, finalement interdite en Allemagne. Le problème, c’est que les enfants sont invités à dialoguer avec ces jouets interactifs, à se confier, et ils peuvent dire beaucoup de choses. Aux Etats-Unis, sans attendre le jouet de Mattel, certains enfants ont développé de véritables liens affectifs avec Siri d'Apple, Amazon Echo ou Google Home. Ces informations personnelles sont-elles bien protégées ? Est-ce qu’elles ne risquent pas tomber dans de mauvaises mains ? Est-ce qu’elles ne risquent pas d’être exploitées à des fins commerciales ? Etc.

Un coup dur pour les assistants vocaux ?

Cette affaire est un avertissement que les constructeurs auraient tout intérêt à prendre très au sérieux. En effet, c’est aux entreprises de se montrer transparentes sur l’utilisation des données personnelles et respectueuses des lois. D’ailleurs, la législation est en train d’évoluer pour offrir plus de garanties aux utilisateurs. Cette affaire traduit peut-être aussi les premières craintes face à l’intelligence artificielle qui arrive dans nos vies. Cependant, faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain et se priver totalement de ces innovations ?  

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