Nouveau monde. Les fake news menacent les démocraties, selon une étude française
Une rapport interministériel français met en garde contre les campagnes de déstabilisation, de plus en plus de nombreuses sur internet. Pendant ce temps, les géants du numérique sont convoqués au Sénat américain pour s'expliquer.
Jenna Abrams était une sympathique blogueuse et influenceuse américaine, très active sur les réseaux sociaux en 2016, avec 70 000 followers sur Twitter, souvent citée sur des sites médias. Peu à peu, elle s'est mise à propager des idées d'extrême droite pendant la campagne présidentielle américaine. En fait, Jenna Abrams était un troll de l'Internet Research Agency, une "ferme à troll" proche du pouvoir russe.
L'histoire de Jenna Abrams est un des exemples cités par le rapport du Centre d'analyse, de prévision et de stratégie (Caps) qui dépend du ministère des Affaires étrangères et de l'Institut de recherche stratégique de l'école militaire (Irsem) rattaché au ministère des Armées, publié mardi 4 septembre.
Le "fake" de plus en plus sophistiqué
Dans le futur, la technologie permettra sans doute d'aller encore plus loin. On peut déjà manipuler des enregistrements audio. Le "deepfaking" permet aussi de trafiquer des vidéos en collant la tête d'une personne sur le corps d'une autre. Le rapport souligne que si l'Europe et l'Amérique du Nord sont sensibilisées à ces problèmes, les populations sud-américaines ou africaines sont en revanche plus vulnérables.
Aux États-Unis, les parlementaires soupçonnent fortement la Russie d’avoir pesé sur l’élection présidentielle de 2016, notamment via les réseaux sociaux. Ils reprochent aux géants de la Silicon Valley de ne pas avoir fait assez pour l'empêcher. La tension monte chaque jour d'un cran entre Washington et la Silicon Valley. Fin août, Donald Trump a accusé le moteur de recherche Google de truquer ses résultats au profit "des médias de gauche". Des représentants de Facebook, Twitter et Google sont convoqués, ce mercredi 5 septembre, devant une délégation de sénateurs américains pour s'expliquer.
Dans une tribune publiée mardi 4 septembre sur le site du Washington Post, Mark Zuckerberg affirme que Facebook, au contraire, "peut aider à protéger la démocratie". Il détaille les efforts du réseau social pour combattre la manipulation politique. Facebook fait du fact-checking, traque les faux comptes, vérifie les annonceurs, par exemple. Mais c’est une "course aux armements", selon Zuckerberg.
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