La dessinatrice Coco dénonce la maltraitance animale et le documentaire qui démystifie Leni Riefenstahl, artiste officielle du régime
En ce jour d’ouverture du Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Montreuil (SLPJ), mercredi 27 novembre l’autrice Susie Morgenstern, lauréate de la Grande Ours 2024, est passée par les studios de franceinfo, où elle a parlé notamment de l’effet négatif des écrans sur le rapport du jeune public à la lecture. "Je crois qu'il faut être très strict, très dur, se battre contre ses écrans", affirme l’autrice prolifique qui fête cette année ses 80 ans.
La 40e édition du SLPJ se tiendra du 27 novembre au 2 décembre 2024 à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Tout Public se déplace à cette occasion sur place pour l’émission du jeudi 28 novembre 2024.
La maltraitance animale vue par Coco
La dessinatrice Coco raconte qu’elle a toujours eu une forte proximité avec les animaux. Elle a en effet grandi avec "des tas d’animaux, des chiens, des chats, des tortues. Mon petit frère a eu un rat, on a eu des lapins. On a toujours été avec beaucoup d'animaux", partage la dessinatrice au micro de Tout Public. Elle a développé un véritable amour des bêtes, ce qui a entraîné petit à petit un intérêt pour la cause animale en général. "En grandissant, on se rend compte à quel point la cause animale est un sujet essentiel, un sujet politique aussi, explique-t-elle. Il faut défendre les animaux qui sont maltraités. Il faut montrer ce réel-là pour pouvoir appeler à les défendre."
"Défendre la cause animale, c’est avant tout être humaniste. Respecter les animaux, c’est respecter le vivant et les êtres vivants en général."
Cocofranceinfo
Un travail documenté et riche, où Coco explore aussi bien les grands lieux de maltraitance animale, tels que la corrida ou les parcs aquatiques comme Marineland, la maltraitance plus insidieuse et quotidienne, ou encore des lieux de retraites pour les animaux dont la vie a été rude. "Dès le moment où on sait que les animaux ont conscience de ce qu'on leur fait, c'est un problème éthique et moral", soutient Coco.
Pauvres Bêtes ! Voyage au cœur de la condition animale. (Les Echappées) de Coco, disponible dès maintenant en librairie.
Le documentaire sur Leni Riefenstahl, réalisatrice officielle du régime nazi
Leni Riefenstahl, réalisatrice officielle du régime nazi (Les Dieux du Stade et Le Triomphe de la Vérité), a pourtant toujours revendiqué qu'elle n'avait jamais voulu participer à la propagande de l'idéologie nazie, et que son cinéma était au service de l'art et de rien d'autre. Cependant, la découverte de 700 boîtes d'archives de la réalisatrice en 2016 vient rebattre les cartes. À partir de ces archives, le documentaire Leni Riefensthal, la lumière et les ombres, tente de démêler le vrai du faux entre les propos de Leni Riefensthal et la réalité.
La distributrice du film, Michèle Halberstadt, explique que Leni Riefenstahl avait pour obsession de maîtriser son image, et que cela impacte même les archives récemment retrouvées. "Il y a des trous dans les archives qui sont tout aussi intéressants que ce que Leni Riefenstahl a gardé. Elle a sérieusement choisi ce qu'elle gardait et ce qu'elle ne gardait pas", estime Michèle Halberstadt.
"La manière de filmer de Leni Riefensthal est profondément politique."
Michèle Halberstadtfranceinfo
Le documentaire éclaire certains détails qui permettent de déceler les relations étroites que nouait la réalisatrice avec le régime. "Il y a une lettre de Leni Riefensthal à Hitler qui est lue dans le documentaire par elle, et on voit que c'est une lettre de jeune fille amoureuse qui écrit à son fiancé !", partage la distributrice du film, Michèle Halberstadt. Le documentaire ne s’arrête pas là, puisqu’il décortique également les manières de filmer qui constituent aussi bien le talent de Leni Riefensthal que ce qui trahit son affinité avec l’idéologie nazie. "Elle a vraiment inventé une manière de filmer qui était le culte du corps et le culte de la personnalité. Donc elle ne peut pas dire que sa manière de filmer soit neutre. Sa manière de filmer est profondément politique", affirme Michèle Halberstadt.
Une manière de filmer et de représenter le corps qui en a inspiré plus d’un, de l’invention de la contre-plongée à l’œuvre Steven Spielberg et Ridley Scott. "Elle est fascinante. Elle l'est parce qu'elle est ambiguë, parce qu'elle est multiple, parce qu'elle est tout aussi talentueuse que menteuse et qu'elle a vraiment inventé quelque chose dans la manière de filmer les corps", déclare Michèle Halberstadt.
Leni Riefensthal, la lumière et les ombres d’Andres Veiel, à retrouver en salle dès le 27 novembre 2024.
Une émission avec la participation de Thierry Fiorile.
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