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Brexit : les indépendantistes écossais s'apprêtent à défier Londres dans la rue

Glasgow se prépare à une grosse journée de manifestations samedi, la perspective du Brexit ravive les velléités d'indépendance car les Écossais ne veulent pas sortir de l'Union européenne. 

Article rédigé par franceinfo - Jean-Marc Four
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La chef du Parti national écossais (SNP) et Première ministre écossaise Nicola Sturgeon à Édimbourg, le 13 décembre 2019 (Photo d’illustration). (ANDY BUCHANAN / AFP)

On annonce beaucoup de pluie et des vents violents pour samedi 11 janvier à Glasgow, la plus grande ville d’Écosse. À tel point que les organisateurs de la manifestation ont même renoncé à organiser un meeting à la fin du défilé. Mais le cortège, lui, a bien été maintenu. Une grande foule est attendue avec au moins 100 000 personnes. Les organisateurs espèrent même 300 000, ce qui en ferait la plus grosse manifestation jamais organisée en Écosse, qui compte seulement 5 millions d’habitants.

Tout le centre-ville, autour de Union Street et du fleuve Clyde, sera paralysé dès la fin de matinée. Début de la manifestation à 11h30 avec drapeaux écossais, tambours et cornemuses, derrière la banderole "Indyref2020" qui signifie "référendum d’indépendance en 2020". Le tout est organisé par l’association "All under one banner" ("Tous sous le même drapeau"), qui regroupe depuis six ans, tous les partis et tous les mouvements favorables à l’indépendance écossaise.    

Des Écossais pro-Européens

On est au début d’un bras de fer entre Londres et l’Écosse. Pour comprendre, il faut faire un petit retour en arrière. En 2014, un premier référendum est organisé sur l’indépendance : c’est "non" à 55%. Les Écossais se prononcent donc pour le maintien dans le Royaume-Uni. En grande partie en raison des craintes économiques liées à une indépendance. Sauf, que deux ans plus tard, en 2016, les Britanniques votent pour le Brexit, la sortie de l’Union européenne.

Enfin, quand on dit les Britanniques, seulement les Anglais et les Gallois. Les Ecossais, eux, votent pour le maintien dans l’Europe à 62%. Il y a un mois, lors des élections législatives, les conservateurs de Boris Johnson l’emportent largement en Angleterre, et ouvrent donc la porte à la mise en œuvre du Brexit à la fin du mois de janvier 2020. Mais lors de ces mêmes élections les indépendantistes du Scottish National Party raflent la mise en Écosse avec 48 députés sur 59, ce qui représente 80% des élus.

Dans la foulée, la première ministre écossaise Nicola Sturgeon, réclame immédiatement un nouveau référendum d’indépendance en affirmant : "Boris Johnson n’a pas de mandat pour faire sortir l’Écosse de l’Union européenne." Le Brexit vient de donner un nouveau souffle au mouvement indépendantiste écossais. Il pourrait donc il va y avoir beaucoup de monde samedi dans les rues de Glasgow.

Un référendum improbable à court terme

Un nouveau référendum cette année sur l’indépendance en Écosse, demeure improbable. Tout simplement parce que Londres refuse. Boris Johnson a déjà envoyé une fin de non-recevoir. L’Écosse, qui reste membre du Royaume-Uni, ne peut pas organiser ce scrutin sans l’aval de Londres. Un peu comme la Catalogne par rapport à Madrid.

Le plus probable, c’est un contentieux devant la justice. La Première ministre écossaise, forte de l’appui de la rue, pourrait saisir la Cour suprême britannique pour décrocher un nouveau référendum qui aura lieu peut-être en 2021. À ce moment-là, les Écossais devront donc décider s’ils se sentent plus Britanniques ou plus Européens. 

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