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Covid-19 : nouveaux pics de contaminations dans plusieurs pays d'Asie

Plus d’un an après le début de la pandémie, au moment où l’Europe semble observer un répit de la propagation du virus, les pays asiatiques doivent faire face un rebond préoccupant, qu’ils ont cette fois du mal à contenir.

Article rédigé par Olivier Poujade
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
En Malaisie, retour du confinement et des autorisations de déplacement en raison d'une résurgence de Covid-19. Kuala Lumpur le 1er juin 2021 (MOHD RASFAN / AFP)

L'Asie c’est 4,5 milliards d’habitants, six fois la population européenne ; et la pandémie y a fait deux fois moins de morts : plus d'un million en Europe contre 700 000 côté asiatique. Pour deux raisons : grâce à la discipline et aux réflexes acquis lors de la violente épidémie du SARS en 2003, grâce aussi à des technologies de pointe en matière de traçage des populations.

Mais, plus d'un an après le début de la pandémie, les dernières nouvelles venues d'Asie ne sont pas bonnes. Elles sont même plutôt inquiétantes : plusieurs pays sont confrontés en ce moment à leur plus haut pic de contaminations. C'est le cas en Thaïlande, au Cambodge, en Malaisie (où un confinement total vient d’être décrété pour 15 jours après une augmentation de 40% des cas le mois dernier).

Au Vietnam aussi, où les autorités viennent d’annoncer l’apparition d’un variant hybride, une sorte de croisement entre les variants indien et britannique, potentiellement très dangereux, dont la propagation dans l’air est encore plus rapide. Hanoï et Ho Chi Minh-Ville, les deux principaux pôles économiques du pays, se sont d’ailleurs retrouvés totalement figés et coupés du monde ces derniers jours.

Une conséquence de la situation en Inde

La première explication de cette dégradation sanitaire en Asie vient peut-être d’Inde : sur les 700 000 morts asiatiques, la moitié sont des Indiens. Le pays a été frappé par la létalité de son variant, le système de santé s’est effondré. Du coup l’Inde, premier producteur mondial de vaccins, a dû stopper ses exportations pour affronter en urgence sa propre crise.

La Chine ne consacrant que 50% de sa production à l’export, les pays d’Asie du Sud-Est se retrouvent totalement démunis. Car tous dépendent de l’industrie pharmaceutique de ces deux puissances voisines.

Seconde explication, et là c’est une erreur : ces pays ont clairement tourné le dos à la stratégie vaccinale, persuadés que la méthode initiale (discipline collective, tracking) suffirait. Beaucoup d’entre eux ont choisi de ne pas passer commandes il y a quelques mois, et se retrouvent aujourd’hui dans la longue file d’attente du mécanisme onusien Covax, au moment où les variants indien, britannique et désormais vietnamien circulent sur leur territoire.

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