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Emmanuel Macron est attendu sur la crise énergétique et sur la guerre en Ukraine

L’interview qu’accorde Emmanuel Macron sur France 2 est censée porter exclusivement sur l’actualité internationale, pendant une heure. Mais elle rejoint l’actualité nationale, sur la question de l’énergie.

Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron, à l'Élysée, le 12 septembre 2022. (MAXPPP)

La crise des pompes à essence – même si elle n’est pas liée à la guerre en Ukraine mais à conflit social – fait un peu figure de répétition générale en vue d’un hiver à haut risque sur la question de l’approvisionnement énergétique. Y-aura-t-il des pénuries de gaz ou d’électricité cet hiver en raison de la coupure du robinet russe ? Pourra-t-on payer nos factures si les prix flambent ? Le chef de l'État sera attendu sur ces questions.

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Emmanuel Macron va sans doute réitérer ses appels à la sobriété énergétique : consommez moins et portez des cols roulés. Mais en coulisse, l'enjeu est avant tout d’obtenir un accord européen sur le sujet. Les ministres de l’Énergie de l'Union européenne se rencontrent mercredi 12 octobre pour discuter de la crise de l'énergie et ce sera le thème central du sommet européen des 20 et 21 octobre. Toutefois, on sent poindre la tentation du chacun pour soi parmi les 27 : chaque pays annonce son propre plan pour enrayer la flambée des prix.

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L’Allemagne, en particulier, a choqué nombre de ses partenaires en dévoilant unilatéralement un plan national de 200 milliards d’euros. Or, tous les pays de l'Union européenne n’ont pas les moyens de Berlin et il va falloir faire preuve de solidarité. L’idée d’un nouvel emprunt européen est avancée par certains. De même, les 27 ne sont pas d’accord pour l’instant sur le principe d’un plafonnement des prix du gaz, idée défendue par Rome, Paris, Madrid. Berlin bloque. Les Allemands craignent qu’un prix plafond ne pousse les pays fournisseurs de gaz à privilégier d’autres clients, la Chine par exemple.  

Le risque de la désunion européenne

La guerre en Ukraine sera évidemment l’autre grand sujet abordé lors de l'interview. La position de la France a évolué sur le sujet. Après avoir espéré raisonner Vladimir Poutine, Emmanuel Macron a adopté au fil des mois un discours de plus en plus ferme contre Moscou. On l’a entendu clairement devant l’Assemblée générale des Nations unies en septembre. Le chef de l'État adoptera certainement à nouveau cette tonalité mardi soir. D’autant que le positionnement de chef de guerre, au-dessus de la mêlée, est plutôt porteur.

Après les pluies de missiles lancés sur l’Ukraine par le maître du Kremlin, l’heure est à la posture martiale et au renforcement de l’aide militaire à l’Ukraine. La France s’est vue reprocher son faible niveau d’engagement sur ce terrain. Très loin derrière les États-Unis, le Royaume-Uni, la Pologne ou l’Allemagne. Emmanuel Macron devrait donc confirmer la livraison de six canons Caesar supplémentaires à Kiev. Du matériel moderne et efficace, très apprécié par les Ukrainiens. À Kiev, le ministère de la Défense a même publié mardi 12 octobre un petit clip assez original de remerciement à la France. Le président de la République devrait enfin confirmer l’envoi de renforts en hommes et en matériel sur les pays du flanc Est de l’Otan : chars Leclerc en Roumanie, Rafale en Lituanie, compagnie d’infanterie en Estonie.  

La question de la dissuasion nucléaire

Vladimir Poutine a également agite implicitement la menace nucléaire. Il est donc tentant d'interroger Emmanuel Macron sur le sujet. À l’Elysée, on estime qu’il faut en dire le moins possible sur cette question, précisément pour ne pas accréditer l’hypothèse même d’une utilisation de l’armée nucléaire. Ce tabou qui doit le rester. Mais le seul fait que la menace soit brandie soulève des débats sur la pertinence de notre dogme sur le sujet : le principe de la dissuasion nucléaire. Autrement dit : "Ne m’attaquez pas car ma riposte en retour vous infligerait des pertes insoutenables." Ce concept est-il toujours efficace ? Comment le faire évoluer pour dissuader l’agresseur potentiel ? Il serait intéressant d’entendre le président de la République sur à ce propos. 

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