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Poutine/Erdogan, une rivalité complice

Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a ordonné à son gouvernement de commencer à travailleur sur un "hub énergétique" proposé par son homologue russe Vladimir Poutine pour exporter du gaz en Europe. Un projet qui en dit long sur convergence d'intérêt entre le Reis turc et le maître du Kremlin.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le président russe Vladimir Poutine (à gauche) et le président turc Recep Tayyip Erdoğan (à droite), le 10 octobre 2016. (KAYHAN OZER / TURKISH PRESIDENTIAL PRESS OFFIC)

"Ce projet n'a aucun sens", a fait savoir l'Élysée. L'idée de ce hub gazier paraît un peu surprenante au moment où les pays de l'Union européenne font tout pour stopper leurs importations énergétiques venant de Russie et trouver d'autres sources d'approvisionnement. À travers la Turquie, Vladimir Poutine cherche à maintenir son influence sur le marché du gaz, dont l'importance est aujourd'hui cruciale. Il faut savoir que Moscou continue de livrer les Turcs via le gazoduc Turkstream, qui traverse la mer Noire, et qui alimente aussi certains pays européens comme la Hongrie.

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Il faut rappeler qu'Ankara ne s'est pas associée aux sanctions imposées à la Russie par Bruxelles et Washington. Et joue donc sa partition en solo. Au-delà de l'énergie, la Turquie est en passe de devenir une plateforme commerciale majeure avec la Russie. Le commerce entre les pays est en plein essor. Tout passe par une noria de navires sur la Mer noire. Face à une économie turque en grande détresse, avec 80% d'inflation en rythme annuel, Erdogan a bien compris que son intérêt était de récupérer les places énergétiques et commerciales, laissées vacantes par les Européens.

Erdogan, adepte du "en même temps"

Malgré la guerre en Ukraine, la relation entre Recep Tayyip Erdoğan et Vladimir Poutie reste solide. Bien sûr à cause d'une géographie partagée mais aussi parce que les deux pays cogèrent de nombreux dossiers régionaux : en Syrie, en Libye, ou encore dans le Caucase avec conflit entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie.

Bref, entre les deux présidents, c'est une rivalité pleine de complicité. Mais en même temps, Ankara – en tant que membre influent de l'Otan – affirme son soutien à l'Ukraine et joue les médiateurs.  La Turquie est la deuxième armée de l'Alliance transatlantique. Mais au fond, Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan partagent la même approche de la géopolitique, celle d'une défense musclée de leurs intérêts vitaux, quitte à malmener le droit international.

 

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