Une journée mondiale de la destruction des armes légères, pour transformer des armes à feu en statues de paix
Tous les jours cet été, franceinfo et la Rédaction internationale de Radio France vous font découvrir une journée mondiale. Une cause, un animal, une pratique à travers le monde... Jeudi, c'est la journée de la destruction des armes légères. La grande majorité de ces petits calibres sont aujourd'hui aux mains du crime organisé.
Les armes légères et de petit calibre regroupent les revolvers, pistolets, carabines, fusils d’assaut ou mitraillettes. Il y en a environ un milliard à travers le monde. Les trois quarts ne sont pas détenues par des militaires mais par des civils, et se retrouvent bien souvent dans les mains du crime organisé. Selon l’ONU, elles sont d’ailleurs responsables de la moitié des morts violentes dans le monde.
Cérémonies de destruction
Pour le symbole, chaque 9 juillet ont donc lieu des cérémonies de destruction des armes et des munitions arrachées par la police au grand banditisme, aux cartels de la drogue, aux gangs de rue ou aux organisations terroristes.
S’inscrivant dans la dynamique de la Journée internationale de destruction des armes à feu, le 9 juillet, la ComNat-ALPC a procédé à une opération de destruction d’armes au 1er Bataillon d’Infanterie d’Akouédo, à Abidjan. pic.twitter.com/eGdK4oLTFC
— ComNat-ALPC Côte d'Ivoire (@AlpcComnat) July 12, 2019
Ce type de cérémonie a eu lieu en Côte d’Ivoire, au Kosovo, en Haïti, aux États-Unis ou encore en Espagne.
¿ #SabiasQue hoy es el Día Internacional de la Destrucción de Armas de Fuego?
— Guardia Civil (@guardiacivil) July 9, 2019
La Guardia Civil destruyó más de 50.000 armas de fuego durante el pasado añohttps://t.co/WD6tZT3s6K pic.twitter.com/3vprqXzxil
L’an dernier, c’est la ville de Pisco, au Pérou, qui s’est illustrée par une opération de grande envergure : 11 600 armes broyées puis fondues dans des fours à 1 500 degrés. La plus grande opération des dix dernières années.
#ENVIVO Ministro Carlos Morán, titular del @MininterPeru, participa en la destrucción de armas ilegales en Pisco. Es la mayor fundición de armas en los últimos años https://t.co/ArTIBYM73M pic.twitter.com/PccSQBwJ7P
— Agencia Andina (@Agencia_Andina) July 19, 2019
Ces campagnes de collecte et de destructions se sont doublées il y a six ans d’un traité international soutenu par les ONG comme Amnesty International, destiné en priorité à lutter contre le commerce illicite et la prolifération des armes à feu.
Des pistolets d’alarme convertis en armes réelles
Mais l’efficacité de ces mesures est extrêmement limitée. Les États ont toujours beaucoup de mal à collaborer pour contrôler les trafics internationaux qui impliquent des courtiers, des sociétés-écrans ou des fonctionnaires corrompus. La production artisanale se développe. Au Pakistan, le village de Darra Adam Khel, bien qu'en déclin, fournit toujours pour 200 dollars une parfaite copie de M16, le fusil d'assaut standard de l'armée américaine. Le quart de son prix légal. La Turquie, de son côté, s’est spécialisée dans la transformation des pistolets d'alarme qui tirent à blanc. Les trafiquants en font des armes réelles. On estime que pour une arme à feu détruite à travers le monde, dix autres sont produites.
Des armes pour construire des ponts
Une fois détruites, les armes à feu ont droit à une deuxième vie. À Los Angeles, on en fait des barres d’armatures en acier pour la construction des ponts et des autoroutes.Toujours aux États-Unis, l'artiste Lina Evola a décidé de les transformer en monuments pour la paix qui seront érigés dans cinq grandes villes.
Artist Lin Evola creates Peace Angels using melted down street weapons and decommissioned missiles. So beautiful ❤️ https://t.co/3ZZ8PdMleV pic.twitter.com/4exXTLVkfx
— Emme (@SupermodelEmme) March 16, 2017
Les armes sont fondues puis sculptées pour donner naissance à de grands anges aux ailes déployées. Pour une statue d’une dizaine de mètres, un million d’armes à feu sont nécessaires.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.