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Une journée mondiale de la destruction des armes légères, pour transformer des armes à feu en statues de paix

Tous les jours cet été, franceinfo et la Rédaction internationale de Radio France vous font découvrir une journée mondiale. Une cause, un animal, une pratique à travers le monde... Jeudi, c'est la journée de la destruction des armes légères. La grande majorité de ces petits calibres sont aujourd'hui aux mains du crime organisé.

Article rédigé par franceinfo, Isabelle Labeyrie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
À Pisco au Pérou, des milliers d'armes qui circulaient illégalement sur le marché ont été détruites et fondues en 2019. La plus grande opération de ces dix dernières années. (CRIS BOURONCLE / AFP)

Les armes légères et de petit calibre regroupent les revolvers, pistolets, carabines, fusils d’assaut ou mitraillettes. Il y en a environ un milliard à travers le monde. Les trois quarts ne sont pas détenues par des militaires mais par des civils, et se retrouvent bien souvent dans les mains du crime organisé. Selon l’ONU, elles sont d’ailleurs responsables de la moitié des morts violentes dans le monde. 

Cérémonies de destruction

Pour le symbole, chaque 9 juillet ont donc lieu des cérémonies de destruction des armes et des munitions arrachées par la police au grand banditisme, aux cartels de la drogue, aux gangs de rue ou aux organisations terroristes.

Ce type de cérémonie a eu lieu en Côte d’Ivoire, au Kosovo, en Haïti, aux États-Unis ou encore en Espagne.

L’an dernier, c’est la ville de Pisco, au Pérou, qui s’est illustrée par une opération de grande envergure : 11 600 armes broyées puis fondues dans des fours à 1 500 degrés. La plus grande opération des dix dernières années.

Ces campagnes de collecte et de destructions se sont doublées il y a six ans d’un traité international soutenu par les ONG comme Amnesty International, destiné en priorité à lutter contre le commerce illicite et la prolifération des armes à feu.

Des pistolets d’alarme convertis en armes réelles

Mais l’efficacité de ces mesures est extrêmement limitée. Les États ont toujours beaucoup de mal à collaborer pour contrôler les trafics internationaux qui impliquent des courtiers, des sociétés-écrans ou des fonctionnaires corrompus. La production artisanale se développe. Au Pakistan, le village de Darra Adam Khel, bien qu'en déclin, fournit toujours pour 200 dollars une parfaite copie de M16, le fusil d'assaut standard de l'armée américaine. Le quart de son prix légal. La Turquie, de son côté, s’est spécialisée dans la transformation des pistolets d'alarme qui tirent à blanc. Les trafiquants en font des armes réellesOn estime que pour une arme à feu détruite à travers le monde, dix autres sont produites.

Des armes pour construire des ponts

Une fois détruites, les armes à feu ont droit à une deuxième vie. À Los Angeles, on en fait des barres d’armatures en acier pour la construction des ponts et des autoroutes.Toujours aux États-Unis, l'artiste Lina Evola a décidé de les transformer en monuments pour la paix qui seront érigés dans cinq grandes villes.

Les armes sont fondues puis sculptées pour donner naissance à de grands anges aux ailes déployées. Pour une statue d’une dizaine de mètres, un million d’armes à feu sont nécessaires.

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