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Vous en parlerez aujourd'hui. Le Viagra au secours d'une fermeture de classe dans le Loiret

Tous les jours, Jean-Mathieu Pernin repère une info à partager, à la machine à café ou sur les réseaux sociaux. Aujourd'hui, un maire du Loiret fait le buzz en proposant du Viagra à ses administrés.

Article rédigé par franceinfo, Jean-Mathieu Pernin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des boîtes de Viagra sur le comptoir d'un pharmacien. (MAXPPP)

Face à la multiplication des fermetures de classes, de nombreux maires ruraux n'hésitent pas à prendre des initiatives insolites afin de mettre un coup de projecteur sur leurs communes. Dernière en date, la distribution de Viagra pour tous. Imaginez un maire qui tiendrait ce discours : "Chers administrés, n’hésitez pas à copuler, il nous faut des enfants très rapidement, je peux vous laisser mon bureau, il est ouvert jusqu’à 18 heures." Voilà en résumé le contenu du dernier arrêté municipal pris par l’édile du village de Montereau dans le Loiret. Deux articles dans lesquels le maire soutient la distribution de Viagra aux habitants afin qu’ils procréent. Le maire de Montereau s’imagine-t-il en disciple de Hugh Hefner, à se promener dans sa commune en robe de chambre  comme l’ex-patron de Playboy, et marquant le Loiret comme l’antre du vice ? Rien de tout cela pour cet élu respectable, qui souhaite simplement sauver l’école du village voisin, la Cour-Marigny, où une des classes va fermer.

Cette école accueille les enfants de Montereau, elle ne possède que deux classes. En fermer une, c’est condamner l’établissement. Il faudrait donc que les enfants de Montereau soient scolarisés dans un village encore plus éloigné, d’où ce coup de com en forme d’équation : Viagra pour tous sur population communale en perte de vitesse équivaut à plus d’enfants donc pas de fermeture d’école !

On saura où trouver des troupes fraîches !

Il y a moins d’un mois, le ministre de l’Éducation confirme la volonté présidentielle de ne plus fermer d’école primaire contre l’avis des maires mais pas la fermeture de classe, voilà donc la malice, la tactique du goupil. Beaucoup de communes n’ont que deux ou trois classes. En fermer une c’est condamner cette classe mais officiellement ça ne rentre pas dans les statistiques puisque c’est une classe, pas un établissement. Pour répondre à la promesse de campagne présidentielle de dédoubler les classes de primaires dans les quartiers difficiles, il faut trouver des troupes fraîches et donc selon les élus locaux, on déshabillerait les campagnes pour les villes. Une commune avait déjà inscrit 50 moutons à son école avant de publier une annonce sur Le Bon Coin contre la fermeture de classe, maintenant le Viagra pour rester actif : les maires ruraux ont compris qu’un bon insolite était la meilleure des communications. Maintenant, on sait quoi faire pour lutter contre l’abstention : inscrire les moutons ou distribuer du Viagra pour toutes personnes votant aux européennes, c’est motivant.

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