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Présidentielle aux Etats-Unis : à peine commencées, des primaires déjà terminées ?

À huit mois de l’élection présidentielle américaine, les primaires sont-elles déjà jouées ? Donald Trump est largement plébiscité comme candidat républicain face à Nikki Haley. Chez les démocrates, le président Joe Biden se rassure. C'est le premier épisode de la nouvelle saison de "Washington d'ici", le podcast original avec les correspondants des radios francophones.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Le président américain Joe Biden s'exprimant lors d'un meeting de campagne à Las Vegas, Nevada, le 4 février 2024, et l'ex-président Donald Trump, s'exprimant lors d'un meeting à Concord, New Hampshire, le 19 janvier 2024. (SAUL LOEB,TIMOTHY A. CLARY / AFP)

Allons-nous de nouveau vers un duel Donald Trump/Joe Biden ? Pour ce premier épisode, à huit mois de l'élection présidentielle américaine, l'équipe du podcast original "Washington d'ici" nous fait voyager à travers les Etats-Unis, et revient sur le processus des primaires, entamé en janvier dernier dans l’Iowa. Un processus qui consiste à sélectionner "des délégués qui iront au congrès des partis, les conventions qu'on les appelle, à l'été, qui vont officiellement sélectionner, choisir le candidat de chacun des partis en novembre", explique Jordan Davis de la RTS. 

Mais ces primaires sont-elles déjà jouées d’avance ? Tandis que Donald Trump a sans surprise triomphé dans l'Iowa avec quelque 51 % des voix et a confirmé son statut de grand favori, Nikki Haley, ferme opposante à Donald Trump chez les républicains, est arrivé en troisième position. Dans le New Hampshire, elle a fait un score plutôt encourageant avec 43 % des voix. Elle est désormais seule face à Trump et elle est partie à l'offensive. "Les partisans de Trump vont le suivre aveuglément, peu importe ce qu'il dit, ce qu’il fait, estime Frédéric Arnould de Radio-Canada. Et ce ne sont pas 91 chefs d'accusation dont il est la cible qui va changer quoi que ce soit de toute manière. Donc ils sont là, ce sont toujours un peu les mêmes cassettes qu'ils nous servent, ils répètent un peu comme des perroquets tout ce que Trump dit. Ça montre à quel point il domine ce parti."

"Ça montre vraiment que Donald Trump n'a pas beaucoup de souci à se faire auprès de la base de ce parti et que ses concurrents n'ont pas réussi à percer, n'ont pas réussi à fissurer ce socle électoral sur lequel est assis en ce moment."

Frédéric Arnould, Radio-Canada

Pourquoi Nikki Haley est-elle encore dans la course ? Dans ses meetings, selon ses électeurs, "ce sera peut-être 2028", explique Sébastien Paour de franceinfo. "Tout le monde se pose la question 'mais pourquoi est-elle encore là ?'", résume Frédéric Arnould. "Mais il y a deux réponses à ça : d'abord, ce n'est pas parce que Trump va rester peut-être le seul dans les prochaines semaines que le processus s'arrête. Il y a un processus à suivre au niveau des caucus et des primaires. Pour devenir le candidat investi, il faut que Donald Trump obtienne au moins 1 215 délégués pour lui. Donc il faut que les primaires se poursuivent. En attendant, la deuxième réponse, c'est que, dans le fond, Nikki Haley reste là parce qu'elle se dit qu’il y aura peut-être à un moment donné une fatigue judiciaire par rapport à tout ce qui est problématique pour Donald Trump, avec les procès qui continuent leur bout de chemin."

Les démocrates inquiets par l’état de santé du Président

Joe Biden a de son côté remporté haut la main, samedi 3 février, son premier test électoral dans sa quête d'un second mandat à la Maison Blanche lors de la primaire démocrate en Caroline du Sud avec près de 96% des voix. Cet État est celui qui a sauvé la candidature de Joe Biden en 2020, notamment grâce au soutien des Afro américains. "Ça a été un vrai triomphe et les gens étaient très contents, assure Guillaume Naudin de RFI. Et puis il y avait évidemment des militants démocrates qui étaient là, dont une retraitée, une ancienne de l'armée américaine que j'ai rencontrée, qui m'expliquait qu'elle y avait toujours cru, qu'elle savait que Joe Biden allait gagner et que les sondages, qui ne sont pas très bons, il faut le dire depuis plusieurs semaines et depuis plusieurs mois pour Joe Biden, que ces sondages s'étaient trompés."

Mais les démocrates s'inquiètent de plus en plus de son état de santé, explique Sonia Dridi de la RTBF. Il a notamment fait des confusions très embarrassantes récemment, comme lorsqu'il a confondu François Mitterrand avec Emmanuel Macron. 

"Il y a plein de détails sur lesquels la presse insiste, évidemment, et ses conférences de presse font qu’on a l'impression d'être en face d'un monsieur dont on se demande s'il va tenir jusqu'à la fin d'un deuxième mandat éventuel où il aurait 86 ans."

Sébastien Paour, franceinfo

Les proches conseillers de Biden font le pari que les gens vont aller voter pour lui pour faire de nouveau barrage à Donald Trump. Cette fois-ci, c'est un pari risqué. "Donald Trump ne changera jamais, estime Frédéric Arnould. On a même l'impression que ça empire. Tout ce qu'il dit, qu'il va faire, 'dictateur d'un jour si jamais j'étais élu' etc, on a l'impression que c'est de pire en pire et donc je ne pense pas que tous ses discours vont changer fondamentalement une fois qu'il aura obtenu l'investiture. Parce que c'est Donald Trump, il n’en fait qu’à sa tête, il dit ce qu'il pense, pour le meilleur et pour le pire."


"Washington d'ici" est le podcast des radios francophones publiques installées à Washington. Une fois par mois, les correspondants de franceinfo, la RTBF, Radio-Canada, la RTS et RFI vous racontent les toutes dernières infos de la campagne pour l'élection présidentielle américaine de 2024, les coulisses de la Maison Blanche, les couloirs du Congrès, les meetings des candidats, la campagne de Joe Biden, celle de Donald Trump et celle de ses adversaires républicains. Et tout ce qui fait l'Amérique. Avec Sébastien Paour (franceinfo), Jordan Davis (RTS), Frederic Arnould (Radio-Canada), Sonia Dridi (RTBF) et Guillaume Naudin (RFI). À la réalisation : Jean-Marc Vierset (ingénieur du son RTBF) et Régis De Rath (Responsable éditorial Monde RTBF). 

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