Suspicion de botulisme en Indre-et-Loire : quels sont les symptômes de la maladie ?
Cinq personnes sont toujours hospitalisées en réanimation à Tours après avoir consommé des conserves artisanales de pesto à l'ail des ours de la marque "Ô p'tits Oignon". Les autorités sanitaires suspectent des cas de botulisme et cherchent à retracer les 600 pots vendus. Une maladie "exceptionnelle", "dont la gravité tient aux paralysies", explique Bertrand Guidet, membre de l'Académie de médecine et ancien chef du service de médecine intensive-réanimation à l’hôpital Saint-Antoine à Paris, invité de franceinfo mercredi 11 septembre.
franceinfo : Le botulisme, c'est quoi ?
Bertrand Guidet : C'est une maladie assez exceptionnelle. Elle est causée par des aliments de production artisanale ou semi-artisanale. C'est une maladie dont la gravité tient aux paralysies.
"Au départ, ça se présente comme une banale infection avec des problèmes digestifs, de la fatigue. Et puis rapidement, s'installent une sécheresse de la bouche et une difficulté éventuellement à avaler."
Bertrand Guidet, spécialiste en médecine intensive-réanimationsur franceinfo
Et puis surtout des troubles visuels, puis des paralysies qui peuvent s'étendre à l'ensemble du corps et atteindre les muscles respiratoires. C'est ce qui amène les malades en réanimation dans les formes les plus graves. Ce n'est pas une maladie contagieuse et ce n'est pas une maladie qui immunise. Quelqu'un qui a fait un botulisme peut en refaire un, quelques années plus tard. Ce n'est pas une maladie contagieuse et ce n'est pas une maladie qui immunise. Quelqu'un qui a fait un botulisme peut en refaire un, quelques années plus tard.
Pourquoi faut-il rapporter les bocaux et pas les détruire ?
Il faut les rapporter, il faut les tester pour savoir s'ils sont porteurs ou non de la toxine. Je rappelle que le botulisme est une maladie à déclaration obligatoire parce que ça déclenche une enquête pour voir quelle est la source d'essai de ces toxines. Ça peut être au domicile où on a eu un cas en réanimation il y a quelques années. C'était un jeune qui faisait lui-même sa nourriture, son jambon. Une enquête a été diligentée chez lui et on a retrouvé effectivement la toxine dans les aliments qui étaient chez lui.
Comment savoir si la toxine est présente ?
Ces toxines sont inodores, incolores. On peut être alerté par le problème des cas groupés. Et puis surtout par l'apparition de ces troubles visuels avant d'atteindre les autres muscles. En gros, c'est une paralysie descendante, ça commence au niveau de la tête et puis ça descend. Donc c'est assez, assez évocateur. Vous avez les pupilles dilatées, vous avez un trouble de l'accommodation, vous voyez double.
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