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Scandale du don des corps à l'université Paris-Descartes : l'ancien président mis en examen

Cette mise en examen intervient dans le cadre de l'enquête sur les conditions indécentes de conservation des corps donnés à la science au Centre du don des corps.

Article rédigé par franceinfo
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La faculté de médecine de l'université Paris-Descartes, en novembre 2019. (JULIEN DUFFE / MAXPPP)

L'ancien président de l'Université Paris-Descartes, Frédéric Dardel, a été mis en examen vendredi 4 juin pour "atteinte à l'intégrité physique de cadavres", a appris franceinfo auprès d'une source judiciaire confirmant une information de l'AFP, lundi 7 juin. Cette mise en examen intervient dans le cadre de l'enquête sur les conditions de conservation des corps donnés à la science au Centre du don des corps, révélée fin 2019 dans l'hebdomadaire L'Express.

Locaux vétustes, dépouilles putréfiées et rongées par les souris, soupçon de marchandisation des corps... Dans cet article publié fin novembre 2019, le magazine avait dénoncé les "conditions indécentes" de conservation de dépouilles de "milliers de personnes ayant fait don de leur corps à la science".

Au lendemain de ces révélations, le pôle santé publique du parquet de Paris avait lancé une enquête préliminaire. Puis, la ministre de la Recherche Frédérique Vidal avait ordonné la fermeture du centre. Une enquête administrative rendue en juin 2020 avait estimé que l'université Paris-Descartes était responsable de "graves manquements éthiques" dans la gestion du site, fondé en 1953 et qui accueillait chaque année plusieurs centaines de corps.

On est rassuré que Frédéric Dardel soit mis en examen, mais on ne peut pas non plus se contenter de ça

"On peut dire que nous sommes satisfaits que la procédure avance et que la justice fasse son travail. On est rassuré que Frédéric Dardel soit mis en examen, mais on ne peut pas non plus se contenter de ça", réagit Baudouin Auffret, porte-parole du collectif des familles de victimes du charnier au centre des dons des corps de l’université Paris-Descartes.

Selon lui, "il y a d'autres responsables cités dans la presse qui doivent s'expliquer devant le juge" dans cette affaire.Baudouin Auffret met notamment en cause le généticien Axel Kahn, président de l’université Paris-Descartes de 2017 à 2011, “pour son inaction”, explique-t-il, s’appuyant sur un article de Paris-Match daté du 3 juin, qui affirme que le charnier a commencé dès 1988, alors que l’enquête en cours ne concerne que des faits postérieurs à 2013.

Le porte-parole du collectif évoque également le nom de Guy Vallancien, fondateur et directeur de l’École européenne de chirurgie (2001 - 2017), “une entreprise privée qui revendait pour plusieurs milliers d’euros les corps de nos parents à d’autres entreprises”, accuse-t-il avant de conclure : "On ne demande pas de dommages et intérêts, on demande juste à ce que toute la lumière soit faite dans cette affaire, que tous les responsables soient punis et que cela ne se reproduise plus jamais”.

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