Allergies respiratoires : une nouvelle molécule identifiée, responsable du déclenchement de l'inflammation

La découverte est un espoir pour les patients atteints d'allergies graves, notamment asthmatiques.
Article rédigé par franceinfo
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Le risque d'allergies aux pollens est élevé en raison des températures douces. (EMMA BUONCRISTIANI / MAXPPP)

L’une des molécules responsables du déclenchement de l’inflammation à l’origine des maladies allergiques respiratoires, telles que l’asthme et la rhinite allergique, vient d’être découverte par des scientifiques du CNRS, de l’Inserm et de l’université Toulouse III – Paul Sabatier. La découverte, publiée mercredi 10 avril, dans la revue américaine Journal of experimental medecine, est un nouvel espoir pour les patients atteints d'allergies graves, notamment asthmatiques.

Jean-Philippe Girard, chercheur au CNRS et directeur de recherche à l'Inserm, a découvert il y a 20 ans avec son équipe de l'université de Toulouse une molécule qui réagit dans les voies respiratoires quand le corps est exposé à un allergène. "15 minutes après" l'exposition, les cellules qui tapissent les poumons, les alvéoles et les bronches libèrent "des signaux d'alarme, qu'on appelle des alarmines. C'est ce qui va déclencher toute une cascade de réactions à l'origine de l'allergie", explique le chercheur à France Inter.

"On bloque toute la cascade de réactions"

Jusqu'ici, deux alarmines étaient connues. Les laboratoires pharmaceutiques testent donc des traitements par anticorps pour les bloquer, notamment pour soigner les malades de la BPCO, bronchopneumopathie chronique obstructive, une maladie chronique qui obstrue les bronches. "Si on bloque l'alarmine dès le départ, on bloque toute la cascade de réactions, on réduit les exacerbations", détaille Jean-Philippe Girard. "Ce sont les exacerbations qui peuvent entraîner des réactions graves allant jusqu'au décès des patients asthmatiques ou atteint de BPCO."

Pour cette troisième alarmine, la TL1A, la recherche clinique ne part pas de zéro. Les anticorps contre la nouvelle alarmine sont déjà développés pour d'autres maladies, comme les maladies inflammatoires de l'intestin, la maladie de Crohn notamment. Jean-Philippe Girard se veut confiant. "Cela fait 20 ans que l'on travaille sur ces alarmines. On se dit qu'on va vraiment avoir un impact", assure le chercheur. Il estime un démarrage des essais cliniques sur les voies pulmonaires d'ici 5 ans. On compte 17 millions de Français allergiques, parmi lesquels quatre millions sont asthmatiques. 200 000 à 400 000 souffrent de formes graves d'asthme.

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