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Les substances toxiques dans les couches pour bébés présentent des risques "cancérogènes" et "d'allergies cutanées", alerte l'Anses

L'Agence nationale de sécurité sanitaire dévoile une étude sur les risques liés aux couches pour les bébés. L'Anses appelle à supprimer toutes substances parfumantes. 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un bébé avec sa couche.  (NEVILLE MOUNTFORD-HOARE / MAXPPP)

Tous les fabricants et distributeurs de couches jetables pour bébé sont convoqués mercredi 23 janvier au ministère de l'Economie. Ils vont prendre connaissance d'une étude de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) sur les risques liés aux substances chimiques dans les couches, mettant en évidence "des dépassements de seuils sanitaires pour plusieurs substances chimiques." 

Mercredi matin sur franceinfo, Gérard Lasfargues, directeur général délégué de l'Anses, a expliqué qu'il y a des risques "d'allergies cutanées pour les substances parfumantes, mais ça peut être des risques cancérogènes, pour les PCB, les dioxines". L'Agence appelle à instaurer "un cadre réglementaire plus restrictif" pour encadrer l'usage de ces produits, et recommande de "renforcer les contrôles" et d'éliminer -ou réduire au maximum la présence de ces substances dans les couches jetables.  

Ces substances peuvent entrer dans l'urine des bébés 

"Certaines de ces substances sont ajoutées intentionnellement, telles que des substances parfumantes qui peuvent entraîner des allergies cutanées. D’autres substances identifiées peuvent provenir de matières premières contaminées ou de procédés de fabrication (PCB-DL, furanes et dioxines, HAP)", explique l'Anses, qui souligne que ces substances peuvent ensuite migrer dans l'urine des bébés, ou entrer en contact avec leur peau. Selon l'Anses, un bébé utilise en moyenne 4 000 couches jetables au cours des trois premières années de sa vie.  

L'Agence appelle donc à supprimer toutes substances parfumantes, en commençant par celles susceptibles d'entraîner une réaction cutanée, à mieux maitriser l’origine des matières premières naturelles qui peuvent être contaminées avant même la fabrication, et à améliorer les procédés de fabrication des couches.

Une première enquête à l'international 

Dans son communiqué, l'Anses précise avoir "été saisie par la Direction générale de la santé, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes et la Direction générale de la prévention des risques" pour évaluer les risques liés à des substances chimiques présentes dans les couches pour la santé des bébés. "Cette expertise est une première évaluation de risques de la sécurité des couches pour bébé, effectuée par une agence de sécurité sanitaire au niveau international", rajoute l'Anses. 

Des mesures exigées

Toutes les couches ne sont pas concernées, mais pour le moment les autorités sanitaires préfèrent ne pas dévoiler de liste noire, de chiffres et de marques de produits. Elles assurent simplement que les substances incriminées ont été retrouvées dans des couches classiques, mais aussi dans des couches bio. Les fabricants et distributeurs de couches culottes, convoqués par les ministres de l'Economie, de la Santé et de la Transition écologique, vont être appelés à revoir les compositions et les modes de fabrication. D'ici 15 jours, ils devront prendre des engagements pour éliminer les substances dangereuses des couches.

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