Les Françaises sont de plus en plus nombreuses à devenir mères après 40 ans : "Je n'étais pas prête avant"
On compte aujourd'hui trois fois plus de grossesses tardives que dans les années 1970, selon des données de l'Insee.
Chez Céline, cadre dans une grande banque, une trottinette trône au milieu du salon. À 47 ans, elle est maman de deux petits garçons, âgés "de 4 et 6 ans". Et quand on lui demande leur âge, Céline a souvent droit à cette réponse : "Ah oui, ils sont super jeunes !"
Si pour cette quadragénaire, "ce n'est pas un sujet", "la réaction des gens fait que je vois que ce n'est pas la norme". Pourtant, la situation de Céline est loin d'être isolée : selon des données de l'Insee, les grossesses tardives sont trois fois plus nombreuses aujourd'hui qu'à la fin des années 1970. Il y a dix ans déjà, cette fois lorsqu'elle n'avait pas d'enfant, la vie de Céline paraissait atypique aux yeux de ses collègues. L'un d'eux "m'a indiqué, sur le ton de la blague, que je ferais peut-être mieux de congeler mes ovules, pour être sûre de pouvoir" devenir mère un jour.
Être mère à 30 ou 40 ans, si peu de différence
Car Céline est restée longtemps célibataire, et sans projet de famille. "J'avais d'autres préoccupations : mon job, profiter de la vie", explique-t-elle. "Je n'avais pas rencontré quelqu'un, donc je ne me posais pas plus de questions que ça". Et après avoir eu deux enfants à 40 ans passés, Céline l'affirme : "Oui, on a un peu moins d'énergie à 47 ans qu'à 30, mais rien d'insurmontable !"
Un avis partagé par Anne-Lise Pernotte : "Faire un enfant à 40 ans, ce n'est ni mieux, ni moins bien que de faire un enfant à 30 ans. C'est juste différent", assure cette ancienne musicienne. Si elle est devenue mère à cet âge-là, c'est d'abord pour des raisons professionnelles. "J'ai été bassiste dans un groupe de rock pendant une première partie de ma vie, et je m'imaginais très bien vivre sans enfant", explique-t-elle. Et lorsque sa carrière musicale a pris fin "en même temps" que son couple, Anne-Lise Pernotte a rencontré son "compagnon actuel, qui était déjà papa. C'est vraiment avec la rencontre de mon compagnon et de son fils, qui avait alors 3 ans 1/2, que j'ai eu envie de devenir maman à mon tour".
"Une fois que l'enfant est là, il a tendance à mettre tout le monde d'accord."
Anne-Lise Pernotteà franceinfo
Cette ancienne musicienne professionnelle devient donc mère à 41 ans. Sa grossesse, naturelle, se passe sans difficultés. Pourtant, 10% des quadragénaires, dont un quart des femmes âgées de plus de 45 ans, doivent avoir recours à une PMA (procréation médicalement assistée) pour tomber enceintes. Mais que la grossesse se passe bien ou non, il faut dans tous les cas affronter le regard des autres, regrette Anne-Lise Pernotte : "Les réflexions, elles viennent d'abord du milieu médical, on entend encore beaucoup le terme ''grossesse gériatrique''. Et puis il y a les angoisses des proches, parfois des jugements : 'Est-ce que ça va être bien pour l'enfant ?'"
Inspirée par son expérience, Anne-Lise Pernotte s'est reconvertie : elle est devenue coach, et a dédié un livre aux parents quadragénaires.
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