Mort de Naomi Musenga : sa famille portera plainte "en bonne et due forme" d'ici à vendredi
Les proches de la jeune femme, morte après n'avoir pas été prise au sérieux par une opératrice téléphonique du Samu, déposeront une plainte sans intention de "charger" l'employée, a déclaré l'un de leurs avocats, mercredi.
Ils veulent obtenir des explications "aux nombreuses interrogations qui restent sans réponse". Les proches de Naomi Musenga, morte fin décembre après avoir été raillée par une opératrice téléphonique du Samu de Strasbourg (Bas-Rhin), porteront plainte "en bonne et due forme au plus tard vendredi", a annoncé l'un de leurs avocats, Mohamed Aachour, mercredi 9 mai.
La famille de la jeune mère de 22 ans portera toutefois plainte sans l'intention de "charger" l'opératrice, a précisé son avocat. Mohamed Aachour a souligné que la famille ne souhaitait pas que "l'opératrice du Samu prenne tout sur ses épaules", évoquant une possible "chaîne de responsabilités". Il serait "un peu facile de stigmatiser un agent", a déclaré à ses côtés Nicole Radius, seconde avocate de la famille, évoquant, "au-delà de l'hôpital, toute la chaîne du ministère de la Santé" et des "urgences exsangues, à bout de souffle".
Selon Mohamed Aachour, les proches de Naomi Musenga ont été reçus "à plusieurs reprises par l'hôpital mais sans obtenir de réponses claires, nettes et précises".
Faire la lumière sur les causes de la mort
Un premier courrier intitulé "plainte" avait déjà été adressé le 30 avril par la famille pour saisir le parquet de Strasbourg. Ce dernier a ouvert mercredi une enquête préliminaire sur le drame, du chef de "non-assistance à personne en péril".
Ce que l'on souhaiterait, c'est qu'au-delà de l'enquête préliminaire, il y ait une information judiciaire qui soit ouverte.
Mohamed Aachour, avocat de la famille de Naomi Musengaà l'AFP
Pour la famille de la jeune femme, il s'agit de "connaître les causes de la mort", a poursuivi l'avocat. "Pour l'instant, on sait qu'il y a une dégradation rapide des organes qui a conduit à la mort de Naomi, mais on ne sait pas ce qui a entraîné cette dégradation rapide", a-t-il précisé.
Il s'agit également de savoir si lors de l'appel au Samu, "les choses se sont faites correctement ou pas", alors que de "multiples interrogations" surgissent après ce "refus de prise en charge du Samu". "Est-ce que cela aurait changé quelque chose in fine que le Samu intervienne plus rapidement ? s'est interrogé Mohamed Aachour. Enfin, pourquoi l'hôpital a-t-il attendu cinq jours après la mort pour pratiquer une autopsie ?"
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.