: Reportage Obésité : "De plus en plus de gens viennent nous consulter pour être en meilleure santé", confie un médecin de l'hôpital Nord de Marseille
Huit millions de personnes en France sont aujourd'hui en situation d'obésité, selon un sondage mené par la Ligue contre l'obésité, sur près de 10 000 adultes. Cette proportion a doublé en seulement 25 ans. Pour ralentir cette progression, l'hôpital Nord de Marseille prend en charge 300 personnes chaque année.
Stéphanie souffre d'obésité depuis plusieurs années et elle a déjà tout tenté pour essayer de perdre du poids."C'est très difficile parce qu'on fait des régimes. Ça marche un temps, vous perdez bien et puis on craque et on reprend tout." Cela fait quelques mois que cette Marseillaise de 43 ans est suivie par une équipe de professionnels.
Rattraper les effets du confinement
"C'est tout un parcours pluridisciplinaire sur le plan médical : un suivi diététique, de l'activité physique adaptée et un psychologue, détaille Véronique Germain, une diététicienne. Il y a toute une prise en charge avant d'arriver à la décision de la chirurgie."
Dans ce centre spécialisé, les capacités sont limitées et la demande ne cesse d'augmenter, notamment chez les jeunes adultes de 18 à 21 ans, de plus en plus nombreux depuis le confinement aux effets dévastateurs."On a beaucoup de patients qui étaient adolescents au moment du confinement", alerte Pauline Duconseil, chirurgien digestif.
"Ils ont pris de mauvaises habitudes et ont du mal à se remettre à une activité physique importante et à reprendre une bonne hygiène alimentaire."
Pauline Duconseil, chirurgien digestifà franceinfo
Hypertension, diabète ou apnée du sommeil sont associés à l'obésité. De nombreuses maladies se développent, rappelle Thierry Bege, chirurgien viscéral. "Nous avions souvent des gens qui venaient nous consulter pour perdre du poids. On a de plus en plus souvent des gens qui viennent nous consulter pour être en meilleure santé."
Un traitement en phase de test
Ces professionnels peuvent compter sur de nouveaux médicaments qui ont fait leur apparition un peu par hasard. Il s'agissait au départ d'injections antidiabétiques qui se sont révélées être de véritables produits coupe-faim. "Ils permettent d'obtenir une perte de poids de plus de 10 %, c'est très significatif, se réjouit Thierry Bege. Mais la réalité, c'est qu'il y a aussi des gens qui ne perdent pas de poids avec ces médicaments. On sait aussi que quand on arrête de les prendre, le poids remonte jusqu'à son niveau antérieur."
Pour le moment, ces médicaments sont réservés aux cas les plus graves d'obésité, prescrits dans seulement quelques centres spécialisés. Tout cela suscite l'intérêt et la méfiance des autorités et des médecins qui espèrent éviter les dérives.
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