Le professeur Luc Montagnier, prix Nobel de médecine en 2008 pour ses travaux sur la découverte du VIH, est mort à 89 ans
Figure de l'Institut Pasteur entre 1972 et 2000, le biologiste s'est éteint mardi à Neuilly-sur-Seine, a appris franceinfo jeudi auprès du maire de la commune des Hauts-de-Seine.
Le professeur Luc Montagnier est mort mardi, a appris franceinfo jeudi 10 février, auprès du maire de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), Jean-Christophe Fromentin, qui a confirmé le dépôt d'un certificat de décès. Agé de 89 ans, Luc Montagnier avait obtenu le prix Nobel de médecine en 2008, partagé avec la professeure Françoise Barré-Sinoussi, pour ses travaux sur la découverte du VIH, le virus responsable du sida. Le site FranceSoir avait annoncé sa mort mercredi.
Figure de l'Institut Pasteur entre 1972 et 2000, il est entré dans l'histoire en contribuant à isoler un nouveau rétrovirus, en 1983, à partir d'un prélèvement sur un jeune malade homosexuel ayant séjourné à New York. A l'époque, la découverte est accueillie avec "scepticisme" : "Personne ne nous croyait et nos publications étaient refusées", racontait Luc Montagnier, trente ans après.
En 1984, les Etats-Unis annoncent qu'un chercheur américain a trouvé la cause "probable" du sida, un rétrovirus qui s'avère être rigoureusement identique à celui trouvé plus tôt par l'équipe française. Pour régler la question des royalties liées aux tests de dépistage, les deux hommes sont officiellement qualifiés de "codécouvreurs" du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) en 1987, avant que le comité Nobel ne tranche le débat en faveur de Luc Montagnier deux décennies plus tard.
Une fin de carrière controversée
Par la suite, le professeur Montagnier a dressé un bilan mitigé de cette découverte. "On n'a pas réussi à éradiquer l'épidémie ou même l'infection, puisqu'on ne sait pas guérir quelqu'un qui est infecté", a-t-il déclaré. Les médicaments antirétroviraux permettent en effet de museler efficacement le VIH mais pas de l'éliminer totalement du corps des personnes infectées.
Ces dernières années, le professeur avait fait l'objet de plusieurs désaveux au sein de la communauté scientifique, y compris depuis le début de la pandémie de Covid-19, à la suite de déclarations hostiles à la vaccination. Fines lunettes métalliques, œil vif et visage toujours poupon, le virologue se décrivait comme un "marginal" en blouse blanche, malgré ses lauriers internationaux.
Après l'annonce de la mort de ce "pionnier français de la recherche médicale en virologie", Emmanuel Macron a salué "la contribution majeure de Luc Montagnier à la lutte contre le sida, qui reste l’un des grands défis médicaux et scientifiques du XXIe siècle".
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