Covid-19 : faut-il reconfiner avant Noël ? L'Irlande saute le pas, d'autres pays européens s'inquiètent
L'Irlande a choisi de se confiner pour pouvoir maintenir dans la mesure du possible les fêtes de fin d'année. D'autres pays envisagent de "sauver Noël" sans forcément opter pour un confinement dur.
A quoi va ressembler Noël cette année ? S'il est impossible de répondre dès aujourd'hui à cette question, certains pays ont choisi ces derniers jours de prendre les devants. L'Irlande, le Royaume-uni ou encore l'Allemagne ont décidé de serrer la vis, parfois jusqu'au confinement, face à l'épidémie de Covid-19 pour préserver au maximum les fêtes de fin d'année.
Irlandais et Gallois reconfinés
En Europe, l'Irlande vient d'accélérer dans la lutte contre le Covid-19, en choisissant de reconfiner sa population dès mercredi 21 octobre. Ce nouveau confinement, en version plus légère qu'au printemps puisque les écoles resteront ouvertes, durera six semaines. L'objectif est clair : casser l'épidémie, soulager le système de santé et sauver les fêtes de fin d'année. "Si nous unissons nos efforts pendant les six prochaines semaines, nous aurons l'occasion de célébrer Noël correctement", a déclaré lundi 19 octobre le Premier ministre irlandais, Micheal Martin, au moment de l'annonce d'un nouveau confinement. Il reconnaît cependant que Noël cette année "ne sera pas le même que ceux que nous avons appréciés ces dernières années", mais qu'il offrira "un peu de répit", après une année éprouvante liée au Covid-19.
Le Pays de Galles aussi a décidé de reconfiner pour deux semaines sa population pour casser l'épidémie. Les commerces non essentiels devront fermer, conduisant à une situation comparable au confinement instauré outre-Manche le 23 mars, au moment de la première vague. Une stratégie qui trouve un écho en Angleterre. Le Premier ministre Boris Johnson estime qu'il faut "être dur maintenant" pour sauver Noël. "La seule manière d'assurer que le pays puisse profiter de Noël est d'être dur maintenant", a insisté Boris Johnson dans une interview au tabloïd The Sun (en anglais). Il veut cependant éviter un nouveau confinement national, qui serait ravageur selon lui pour une économie déjà très affaiblie par la pandémie. "La chose essentielle maintenant est que je ne souhaite pas retourner dans une sorte de grand confinement qui empêche les entreprises de fonctionner", a-t-il souligné.
L'Allemagne y pense
De l'autre côté du Rhin aussi, la perspective des fêtes de fin d'année inquiète. Alors que l'épidémie connaît une nette accélération en Allemagne, Angela Merkel a solennellement demandé samedi 17 octobre à ses concitoyens de réduire au maximum leurs relations sociales, les incitant même à rester à leur domicile. "Ce que sera l'hiver, ce que sera notre Noël, sera décidé dans les jours et les semaines à venir", a jugé Angela Merkel.
En Allemagne, un confinement n'est pas à l'ordre du jour mais de nombreuses mesures ont été prises ces dernières semaines, comme des fermetures nocturnes de bars et restaurants, parfois contestées en justice. La question d'un rallongement de la durée des vacances de Noël est ouverte. Des responsables politiques estiment qu'une telle décision pourrait permettre de ralentir la contagion au sein des établissements scolaires.
La France souhaite exclure cette possibilité
Dans notre pays, un couvre-feu est déjà en vigueur de 21h à 6h du matin depuis samedi 17 octobre dans les zones d'alerte maximale. Un nouveau confinement n'est pour l'instant pas à l'ordre du jour : "Il doit être par tous les moyens évité", avait déclaré Jean Castex le 12 octobre sur franceinfo.
Pourtant l'hypothèse d'un confinement avant les fêtes avait été proposée par les prix Nobel d'économie Esther Duflo et Abhijit Banerjee. Dans une tribune publiée par Le Monde le 26 septembre, ils appellaient à prendre "de l'avance sur le virus" en décrétant "un confinement dans tout le territoire pour la période de l’Avent, disons du 1er au 20 décembre". Selon eux, le "coût pour l’économie serait important, mais moins que d’avoir à annuler Noël ou qu’un reconfinement dans des circonstances bien pires quinze jours plus tard". Ce scénario avait été rapidement rejeté par le ministre de la Santé. Olivier Véran avait plutôt défendu des mesures "territorialisées", comme c'est le cas aujourd'hui.
Le Conseil scientifique, dont l'avis est régulièrement suivi par le gouvernement, estimait le 22 septembre que les prochains mois "seront particulièrement critiques en raison de la reprise forte de la circulation du virus". Cependant, les scientifiques n'appellaient pas à un nouveau confinement généralisé, mais plutôt à un ensemble de mesures " modérées ", "dans une logique de gestion des risques proportionnée aux situations locales". Un nouveau confinement généralisé en France ne serait, selon eux, "pas souhaitable et il serait le résultat d’un échec de la maîtrise de l’épidémie".
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