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Masques, deuxième vague, tests... Une année d'informations contradictoires sur le Covid-19

Depuis le début de l'épidémie de coronavirus, les positions des scientifiques ou du gouvernement ont beaucoup évolué. Tour d'horizon de dix informations qui ont beaucoup évolué en un an. 

Article rédigé par Antoine Krempf, Thomas Pontillon, Gérald Roux - Emilie Gautreau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 17min
Emmanuel Macron lors de son allocution du 14 octobre 2020.  (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

"Les masques ne sont pas nécessaires pour tout le monde", disait la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye en mars dernier, juste avant le premier confinement contre le Covid-19. Six mois plus tard, ils sont devenus obligatoires dans la quasi-totalité de l’espace public. À l’image de cette question du masque, les Français ont entendu ces derniers mois des informations évolutives, voire contradictoires, de la part des gouvernements, des autorités sanitaires et des experts. Comment expliquer ces évolutions ? Que peut-on conclure à ce jour ? La Cellule vrai du faux propose de revenir sur cette série de revirements et de contradictions sur le Covid-19 et pour éclairer les débats en cours.

"Il n'y aura jamais de deuxième vague"

Dès le début de l’épidémie de SARS-CoV-2, des interrogations et débats ont surgi autour du caractère saisonnier ou non de ce nouveau coronavirus et de la probabilité que ce virus disparaisse soudainement. Dès l’été, les indicateurs montrant que le virus circule ont commencé à repartir à la hausse. Cette circulation du virus a pourtant été niée par plusieurs épidémiologistes. Ainsi, dans une tribune publiée fin septembre dans Mediapart, 350 scientifiques, universitaires et professionnels de santé qualifiaient "l'idée d'une deuxième vague" "d'aberration épidémiologique", sans que l'on "voit rien venir qui puisse être sérieusement comparé à ce que nous avons vécu au printemps dernier".

Un mois plus tard, fin octobre-début novembre, le taux de positivité des tests avait plus que doublé, avec une moyenne quotidienne de près de 50.000 nouveaux cas positifs et un nombre de reproduction du virus ne permettant plus un contrôle étroit de l’épidémie. On comptait sept fois plus de personnes hospitalisées pour Covid en France que mi-mars et le nombre de décès cumulés lié au COVID mi-décembre était quasi le double de ce qu'il était mi-juin. L’ensemble des indicateurs (taux d’incidence, hospitalisations, admissions en réanimation, décès à l'hôpital) a en fait augmenté jusqu'à la première semaine de novembre, avant de décroître, puis de stagner en palier, voire augmenter à nouveau. 

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"Il faut dix ans pour créer un vaccin" 

Pour arrêter la pandémie, le vaccin a été présenté très tôt comme le remède efficace. Mais la communauté scientifique a tout de suite alerté : il faut en moyenne dix ans pour trouver un vaccin. Et pourtant, moins d’un an plus tard les premières doses d’un vaccin ont déjà été administrées au Royaume-Uni, en Chine, en Russie ou encore aux Etats-Unis

Cette rapidité s’explique notamment par le financement massif avec plusieurs dizaines de milliards de dollars. Les entreprises pharmaceutiques ont aussi accéléré les procédures. Les demandes d’autorisation de mise sur le marché ont été déposées alors que les essais cliniques sont toujours en cours et la production a parfois été lancée avant le feu vert des autorités. Objectif : gagner du temps dès que les résultats sont disponibles. Malgré ce temps record pour la création d’un vaccin, l’Agence européenne du médicament promet qu’ils seront jugés sur les standards habituels de qualité et de sécurité. 

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"L’usage du masque en population générale n’est pas utile" 

En un an, le gouvernement a changé radicalement de position. En mars 2020, quelques jours avant le premier confinement, Olivier Véran, le ministre de la Santé affirme que "l’usage du masque en population générale n’est pas recommandé et n’est pas utile". A cette époque, l’Organisation mondiale de la santé ne recommande pas de généraliser le port du masque et met en avant le risque de se sentir faussement en sécurité. Au même moment, les stocks de l’Etat français sont réservés aux soignants.

Cependant, la doctrine va évoluer au moment de déconfiner les Français. "Les scientifiques ont eux-mêmes évolué", justifie le Premier ministre Edouard Phillipe, le 28 avril devant l'Assemblée nationale. Avant la fin du premier confinement, de nombreux Français se mettent à la couture pour créer un masque ou achètent des chirurgicaux, dont le prix est plafonné à 95 centimes. Si les Français ont désormais des masques, son port n’est pas encore généralisé. Il faudra attendre fin juillet, alors l’épidémie commence à rebondir, pour qu’il soit obligatoire dans les tous les lieux clos. Et c’est avant la rentrée, soit près de trois mois après le premier déconfinement, qu’il devient obligatoire dans les entreprises, les lycées et les collèges. Et en primaire, à la Toussaint. 

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"Les enfants sont peu porteurs du virus et peu contagieux"

Dès le début de l'épidémie, il a été constaté que les enfants étaient moins symptomatiques que les adultes et développaient moins de formes graves de la maladie. Si ces constatations se sont confirmées, le rôle précis que jouent les enfants et les adolescents dans la transmission de ce virus reste à ce jour incertain. Plusieurs enquêtes ont pourtant été menées sur ce sujet dans le monde mais avec des résultats contradictoires et des biais rendant toute extrapolation complexe. 

Au gré de ces études, mais aussi de données économiques et sociales, le discours politique en France a beaucoup évolué. De fait, le 12 mars, Emmanuel Macron justifiait ainsi la fermeture des écoles : "Nos enfants et nos plus jeunes, selon les scientifiques, sont ceux qui propagent le plus rapidement le virus même s'ils n'ont parfois pas de symptômes." Un mois et demi plus tard, début mai, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, annonçait une réouverture progressive des écoles, en indiquant  que "les dernières études médicales démontrent que les enfants ont une faible contagiosité à l’âge de l’école primaire". Une réouverture des écoles également justifiée par d'autres paramètres: reprise du travail des parents et souci d'éviter le décrochage scolaire des enfants notamment. 

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"Les personnes âgées doivent rester confinées"

À deux reprises, Emmanuel Macron a avancé l'idée d'un confinement spécifique pour les personnes âgées, plus vulnérables face à l'épidémie de Covid-19. Le premier épisode remonte au 13 avril dernier. Le chef de l'Etat annonce alors un déconfinement pour le 11 mai, mais pas pour tout le monde : "Nous demanderons aux personnes les plus vulnérables, aux personnes âgées de rester confinées, tout au moins dans un premier temps . Je sais que c’est une contrainte forte, je mesure ce que je vous demande." Dans la foulée, le président du Conseil scientifique, le professeur Jean-François Delfraissy confirme lors d'une audition devant les sénateurs qu'il "faudra poursuivre le confinement" pour les séniors. Finalement, après plusieurs jours de débat, l'Elysée fait finalement savoir qu'Emmanuel Macron "de discrimination des personnes âgées ou fragile" et en appel "à la responsabilité individuelle". 

Mais l'idée d'un confinement spécifique des personnes âgées revient dans le débat public à la rentrée. Alors que le nombre de cas de coronavirus repart à la hausse, Emmanuel Macron s'adresse une nouvelle fois aux Français le 28 octobre. Il dit alors avoir envisagé l'idée "de confiner les seules personnes à risque. Cette voie n'est pas non plus au moment où je vous parle utilisable (...) Elle peut être pertinente mais elle n'est pas suffisante.” Ce n'est donc pas l'option retenue, mais "pour le moment". La question reste donc en suspend. A la suite d'un article publié dans Le Monde début novembre affirmant que l'Elysée travaille sur un scénario de confinement, plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre de la Santé Olivier Véran et le porte-parole Gabriel Attal démentent officiellement l'idée d'un reconfinement éventuel des seules personnes âgées.

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Qu'est-ce qu'un cas contact et quelles recommandations doit-il suivre ?

Qu'est-ce qu'un cas contact d'une personne contaminée au Covid-19? Qui doit s'isoler et combien de temps? Depuis le début de la pandémie, ces données ont évolué en fonction de plusieurs paramètres: connaissance de la maladie, nombre de cas recensés, moyens mis en place pour les identifier et les isoler, recommandation ou non de porter un masque, évolution des moyens de protection jugés efficaces, adhésion de la population aux mesures d'isolement et possibilité de les appliquer etc. Ainsi, à partir de mai, on est devenu cas à risque en cas de contact rapproché et / ou prolongé sans masque. 

En septembre, la période d'isolement est par ailleurs passée de 14 à sept jours. "Parce qu'on est davantage contagieux dans les cinq premiers jours de symptômes", expliquait alors le ministre de la Santé sur franceinter, mais aussi, avait ajouté Olivier Véran, car "le principe de réalité fait qu'on constate qu'un grand nombre de Français ne respecte pas la quatorzaine". Une durée d'isolement réduite donc dans l'espoir qu'elle soit mieux respectée. Ce principe de réalité, autant que l'évolution des connaissances scientifiques, ont également conduit à faire évoluer les protocoles en vigueur à l'école

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Fallait-il tester massivement (ou non) ? 

La France a changé radicalement de position dans sa politique de dépistage depuis le début de l’année. Elle est passée de recommandations très restrictives en mars 2020 à une politique de dépistage massif quelques mois plus tard. Ce qui a mené le Premier ministre Jean Castex à affirmer que la France est "le pays qui a le plus testé en Europe"

Les premières indications de ne tester que les malades graves masquaient une pénurie de moyens pour dépister la population. Ensuite, la multiplication des tests a surchargé les laboratoires et entrainé des délais de résultats trop longs qui ont nui au traçage rapide des cas contacts. En cette fin d’année 2020, la France teste comme jamais, mais sera-t-elle en mesure d’isoler ses malades ? 

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La Suède a-t-elle eu raison contre tout le monde dans sa lutte contre le Covid-19 ? 

Le royaume scandinave de 10,3 millions d’habitants a surpris le monde entier en choisissant une stratégie non contraignante face au coronavirus. Le faible nombre de victimes au tout début de l’épidémie et la liberté de déplacement d’une population non confinée et non masquée ont conduit certains hommes politiques à considérer que c’était l’exemple à suivre. Le leader des Patriotes Florian Philippot affirmait même qu’il s’agissait d’une “performance extraordinaire”. 

Au moment de faire le bilan de l’année 2020, les Suédois eux-mêmes estiment que leur stratégie a été un échec avec un nombre de morts globalement comparable à celui de la France en proportion de la population. Sans attendre la fin de l’année, il était clair avant l’été que la Suède avait échoué à protéger les personnes âgées, quand les maisons de retraites du pays recensaient plus de la moitié des victimes de l’épidémie de Covid-19. 

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"Le pangolin est responsable de la transmission du virus à l'Homme"

D'où vient le Covid-19 et comment est-il arrivé jusqu'à nous ? Très rapidement, des scientifiques chinois ont affirmé que le pangolin était sans doute l'animal qui a joué le rôle d'entre-metteur entre la chauve-souris et les humains. "C'était une hypothèse car effectivement, il avait une caractéristique moléculaire qui pouvait faire penser qu'il avait la serrure d'entrée que l'on retrouve chez l'Homme", explique à franceinfo Éric Delaporte, directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement, et spécialistes des maladies infectieuse

Mais depuis, les scientifiques ont continué d'étudier ce virus et on finalement écarté la responsabilité du pangolin dans la transmission du coronavirus aux humains. "On note que le taux d’identité entre les séquences de SARS-CoV-2 et celles issues du pangolin n’atteint que 90,3 %, ce qui est bien inférieur aux taux habituellement observés entre les souches infectant l’humain et celles infectant l’hôte intermédiaire", explique le virologue Étienne Decroly dans une interview au journal du CNRS. 

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Quand le Covid-19 est-il apparu pour la première fois ? 

La première dépêche de l’agence France-Presse évoquant ce qui allait devenir l’épidémie de Covid-19 est parue sur les écrans des réactions le 5 janvier 2020. Elle parle d’une "mystérieuse pneumonie" en Chine. Trois jours plus tard, l’OMS évoque la possibilité d’un "nouveau coronavirus".   

Entre les informations relatant les premiers cas fin décembre en Chine et celles évoquant des traces du virus en Italie en septembre 2019, de multiples dates ont été avancées pour tenter d’identifier la date d’apparition de la maladie. Une mission internationale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) doit se rendre sur le sol chinois en janvier 2021 pour enquêter sur les origines de l'épidémie. 

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Coronavirus : la rétro du Vrai du faux 2020

"D’ici un mois il n’y aura plus de coronavirus" : comment certains médecins et experts se sont trompés sur la deuxième vague de Covid-19

"Il faut dix ans pour créer un vaccin"comment un vaccin contre le Covid-19 a finalement été trouvé en un temps record

"L’usage du masque en population générale n’est pas utile" : comment, en un an, le gouvernement a changé radicalement de position

"Les enfants sont peu porteurs du virus et peu contagieux" : comment les connaissances scientifiques sur le covid-19 ont évolué

"Les personnes âgées doivent rester confinées" : les revirements de l'exécutif

Qu'est-ce qu'un cas contact, quelles mesures d'isolement ? Comment les critères ont évolué

• De la pénurie au pays "qui teste le plus" : comment la France a évolué sur le dépistage du Covid-19

• La Suède a-t-elle eu raison contre tout le monde dans sa stratégie contre le Covid-19 ? ?

"Le pangolin est responsable de la transmission du virus à l'Homme" : quand est comment le Covid-19 est apparu

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