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"Les enfants sont peu porteur et peu contagieux" : comment les connaissances scientifiques sur le Covid-19 ont évolué

Les enfants sont-ils moins touchés et transmettent-ils moins le Covid-19 que les adultes ? Des informations contradictoires ont circulé, concernant les enfants, depuis le début de la pandémie. La Cellule Vrai du Faux fait le point. 

Article rédigé par franceinfo - Emilie Gautreau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Des élèves masqués dans une salle de classe en septembre 2020.  (DAMIEN MEYER / AFP)

C'est l'un des aspects qui ont suscité le plus de questions tout au long de l'épidémie: dans quelle mesure les enfants sont-ils touchés par le Covid-19 ? Dans quelle mesure transmettent-ils le virus? Quelles conclusions faut-il en tirer? Dès le début de l'épidémie, des parents, grands-parents et des enfants eux-mêmes se sont interrogés sur la façon dont les enfants étaient, ou non, touchés par le nouveau coronavirus.

>> Masques, deuxième vague, tests... Une année d'informations contradictoires sur le Covid-19

Le docteur Serge Smadja, secrétaire général de SOS Médecins, leur avait, dès le mois de mars, répondu sur franceinfo que "les enfants sont infiniment moins atteints que les adultes"  et que les formes graves sont très rares, sans qu'on sache bien pourquoi. Plusieurs hypothèses ont été avancées, notamment le fait que le système immunitaire des enfants, différent de celui des adultes, s'adapte et réagit mieux au virus. 

Des enfants moins symptomatiques, avec très peu de formes graves, c'est resté une constante tout au long de l'épidémie. Reste la question de la contagiosité des enfants. 

Des données évolutives et des décisions contradictoires

Lorsque le 12 mars, Emmanuel Macron a annoncé la fermeture des écoles, le chef de l'Etat l’a justifié ainsi : "Nos enfants et nos plus jeunes selon les scientifiques sont ceux qui propagent le plus rapidement le virus même s'ils n'ont parfois pas de symptômes."

Un mois et demi plus tard, début mai, le ministre de l'Education, Jean-Michel Blanquer, annonçait un plan de déconfinement scolaire et une réouverture progressive des écoles, en indiquant entre autres, dans Le Figaro, que "les dernières études médicales démontrent que les enfants ont une faible contagiosité à l’âge de l’école primaire".

Fermeture des écoles en mars, réouverture en mai avec un discours différent : comment expliquer un tel revirement ? D’abord parce que des paramètres autres que sanitaires entraient en jeu en mai : reprise du travail des parents, souci d'éviter le décrochage scolaire de certains enfants. Ensuite parce que les études sur le sujet ont parfois été partielles, contradictoires, ou comportaient des biais. Certaines études ont par exemple porté sur un petit nombre d'enfants, ont analysé les seuls cas symptomatiques, ou ont été réalisées pendant des périodes de confinement, où les enfants ne sortaient pas.

Le 6 août, un rapport du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) soulignait que les moins de 18 ans ne représentent qu'une "petite proportion (moins de 5%)" de l'ensemble des cas de Covid-19 signalés dans l'Union Européenne. "Les enfants sont moins susceptibles d'être hospitalisés mais sont plus susceptibles d'avoir une forme légère, voire asymptomatique", avec des risques que l'infection ne soit pas diagnostiquée, précisait l'organisme. Le rapport précisait également que "lorsqu'ils sont symptomatiques, les enfants excrètent le virus en quantités similaires à celles des adultes et peuvent en infecter d'autres de la même manière que les adultes". Il indiquait enfin que très peu d'épidémies importantes de COVID-19 dans les écoles ont été documentées, mais qu'elles sont malgré tout susceptibles de se produire et peuvent dans ce cas "être difficiles à détecter en raison de l'absence relative de symptômes chez les enfants".

Pas de données suffisantes

Une analyse britannique regroupant les résultats de 32 études dans le monde a quant à elle acté, en septembre, la difficulté à disposer de données globales pertinentes et fiables, si ce n'est sur le fait que les enfants et adolescents de moins de 20 ans ont globalement 44% de risque en moins d’être infectés que les adultes. Cette méta-analyse concluait à l'absence de données suffisantes permettant de conclure à une transmission du SRAS-CoV-2 par les enfants réellement inférieure à celle des adultes. "Le rôle que jouent les enfants et les adolescents dans la transmission de ce virus reste incertain" écrivaient les chercheurs.

La plupart des études, au vu des données et des incertitudes qui persistent, vont en tout cas dans le sens d'un maintien des gestes et mesures barrières - y compris chez les enfants- pour limiter la circulation du virus.

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