Nuit des musées : le passage réussi au numérique des musées en raison du confinement
Malgré le confinement, l'événement est accessible sur les sites internet des musées qui proposent des visites virtuelles ou des activités en ligne héritées du premier confinement.
Les musées sont fermés en raison du confinement mis en place pour lutter contre le Covid-19 mais la Nuit européenne des musées, programmée samedi 14 novembre, n'est pas annulée pour autant. À la place, c'est l'opération #NuitDesMuséesChezNous, un programme totalement numérique établi par chaque musée. Car les établissements culturels, qui ne sont cette fois-ci pas complètement à l'arrêt (beaucoup sont en travaux), veulent garder le lien avec leurs visiteurs. Podcasts, visites virtuelles ou activités en ligne, autant de formats hérités de la crise sanitaire.
La peur du numérique
La petite galerie du Louvre totalement vide, quelques points d'interrogation qui apparaissent à l'écran, à côté des œuvres. Bienvenue dans la visite virtuelle du plus grand musée du monde. Une transition numérique qui ne s'est pas faite sans inquiétude explique Dominique de Font-Réaulx, la directrice de la médiation et de la programmation culturelle du musée du Louvre : "Il y avait une espèce de serpent de mer qu'on agite toujours par rapport au numérique qui dit qu’à partir du moment où c'est en numérique, on ne vient plus, ce n'est pas vrai du tout."
"On l'a bien vu cet été quand on a rouvert : les gens avaient envie de voir les œuvres qu'ils avaient vu en numérique. Ils avaient vu la salle des colonnes, ils voulaient la voir. Ils avaient vu la réalité virtuelle sur la Joconde. Ils avaient envie de la voir."
Dominique de Font-Réaulxà franceinfo
Grâce à ces visites en ligne, bientôt celle de la grande exposition Le Corps et l’Ame. Mais aussi des podcasts pour enfants sur l'histoire des œuvres. Le Louvre a réussi à ramener un public qui s'en était éloigné. "Beaucoup n'étaient pas forcément revenus au Louvre depuis longtemps mais avaient entendu parler de tout ça sur le site et avaient envie de revenir, explique Dominique de Font-Réaulx. Donc, on voit bien qu'on élargit, même pour ceux qui connaissent bien le Louvre. Ce sont des angles d'attaque un peu différents, qui renouvellent la pensée et renouvellent aussi l’approche."
Un session de rattrapage
Le centre Pompidou, lui, a misé sur l’humour. Des vidéos intitulées Quésaco, pour décrypter en toute légèreté des œuvres comme The Frame, de Frida Kahlo.
Et les grands musées parisiens ne sont pas les seuls adeptes de la dématérialisation. Au Havre, le musée d'art moderne André Malraux prolonge son exposition temporaire Nuits électriques en ligne. Elle devait se clôturer trois jours après la mise en place du confinement. Une bonne session de rattrapage pour ceux qui l'ont manqué. Mais le musée s'en sert aussi pour tous ceux qui ont prêté des œuvres, explique la directrice Annette Haudiquet : "Pour cette exposition, nous avions des prêteurs polonais, italiens ou suédois, Des gens qui, pendant ce drôle d'été que nous avons vécu, n'ont pas pu tous venir en France et on était vraiment heureux de pouvoir leur envoyer un lien et pour leur dire : 'Regardez à quelle place était l'œuvre que vous nous avez prêté et qui était ses voisines.'"
Des nouvelles technologies bien utiles pour les musées, mais qui ne remplaceront jamais, avoue Annette Haudiquet, la confrontation physique avec les oeuvres. L'opération #NuitDesMuséesChezNous se tiendra dans la soirée du samedi 14 septembre sur les réseaux sociaux.
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