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"Convoi de la liberté" : "C'est une ville qui ne fonctionne plus", témoignent des habitants d'Ottawa excédés par les manifestations

Plusieurs centaines de camions bloquent toujours le centre-ville de la capitale du Canada pour protester contre les restrictions liées au Covid-19. "Un siège, une occupation", dénoncent une partie de la population.

Article rédigé par Sébastien Paour
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des camions bloquent la circulation sur l'avenue Wellington devant le Parlement à Ottawa (Canada), mercredi 9 février 2022. (SEBASTIEN PAOUR / RADIO FRANCE)

Des manifestations devant les institutions du pays, André en voit des dizaines chaque année à Ottawa. Un défilé, parfois deux jours de protestation, et le retour au calme. Mais pas cette fois avec le "Convoi de la liberté". Plusieurs centaines de camions bloquent toujours les rues du centre-ville, mercredi 9 février.

"Je n'ai jamais jamais vu ça avant. Tout est fermé, souffle-t-il. C'est une ville qui ne fonctionne plus. Je veux ma ville. Je veux que la vie revienne à la ville. C'est vraiment plus une capitale, j'ai jamais vu ça".  La capitale canadienne fait face, depuis douze jours, à un mouvement de contestation des restrictions liées au Covid-19. 

"Convoi de la liberté" : les habitants d'Ottawa excédés par les manifestations. Le reportage de Sébastien Paour

"Il faut virer ces gens"

Ottawa est "encerclée" pour Guy, qui vit ici depuis 1988 : "Pour la grande majorité des gens, c'est un siège, une occupation". Don boit un café pour se réchauffer en regardant les camions et les feux de camp devant le Parlement. Il ne comprend pas que les manifestants ne soient pas délogés par la police. "Ils font un barbecue ici ! Cette musique... Il faut virer ces gens". D'après lui, il faut montrer que les institutions sont encore debout.

>> Covid-19 : ce que l'on sait du "convoi de la liberté" contre les mesures sanitaires qui démarre en France

Le Premier ministre Justin Trudeau, est sorti de son silence lundi pour dire son souhait que "cela cesse". Mais le gouvernement fédéral n'intervient pas, au grand dam de Michael, ancien policier : "Moi, j'ai l'impression que les policiers, vraiment, ne sont pas impliqués et devraient l'être. Je n'ai pas l'impression que le gouvernement fédéral va bouger. C'est évident que monsieur Trudeau a décidé qu'il ne voulait pas négocier avec les autres". 

Le portrait du Premier ministre canadien Justin Trudeau sur un camion du "Convoi de la liberté", avenue Wellington devant le Parlement d'Ottawa. (SEBASTIEN PAOUR / RADIOFRANCE)

Des populations qui ne se comprennent pas

Au final, André décrit une ville comme occupée, où la méfiance s'est installée : "Je m'en vais à la pharmacie qui est de l'autre côté du canal. Il faut que je cogne à la porte pour qu'ils me laissent rentrer, parce que les gens essaient de rentrer sans masque. Il faut que tu aies une raison pour y aller." Le système D, des populations qui ne se comprennent pas... Guy estime que la sortie de crise sera compliquée : "J'espère que tout ça finira sans possibilité de reprise au printemps ou cet été."

"Nous ne voulons plus de ça, nous voulons que cela se termine et que les manifestants n'obtiennent rien et qu'on en ait terminé avec eux."

Guy, habitant d'Ottawa

à franceinfo

Guy s'éloigne, ses patins à glace liés par leurs lacets autour de son cou. Il s'en va patiner sur le canal, comme avant. 

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