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Coronavirus : ce que l'on sait du "cluster" apparu après un enterrement en Dordogne

Après des funérailles à Eglise-Neuve-de-Vergt, 127 personnes ont été testées pour le Covid-19. Sur les neuf cas positifs à ce jour, aucun n'ont donné lieu à une forme grave de la maladie.

Article rédigé par franceinfo
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Neuf cas positifs au Covid-19 ont été découverts à la suite d'un enterrement à Eglise-Neuve-de-Vergt (Dordogne), le 24 avril 2020. (ROMAIN LONGIERAS / HANS LUCAS / AFP)

Il s'agit du vingt-neuvième "cluster" de coronavirus en Dordogne. A Eglise-Neuve-de-Vergt, neuf cas de Covid-19 ont été découverts depuis l'organisation de funérailles, le 24 avril, sans qu'aucune de ces contaminations n'ait donné lieu à une "forme grave" de la maladie. Voici ce que l'on sait de cette contamination.

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Que s'est-il passé ?

Le 24 avril, l'enterrement d'une personne "d'une cinquantaine d'années", dont la mort n'a "rien à voir avec le Covid-19", a eu lieu dans la commune d'Eglise-Neuve-de-Vergt (Dordogne), a détaillé Michel Laforcade, directeur de l'Agence régionale de santé de Nouvelle-Aquitaine lors d'une conférence de presse, samedi 9 mai. 

"Une vingtaine de membres de sa famille étaient présents" dans l'église de ce petit village, comme l'autorise la législation en période de coronavirus, selon Sud Ouest. "Mais ils auraient été plus nombreux au funérarium, ensuite au cimetière et lors de la réunion de famille", ajoute le quotidien régional. Interrogé à ce sujet, le directeur de l'ARS a déclaré ne pas être en mesure de confirmer "le programme" des funérailles. Et la famille a assuré à France Bleu Périgord avoir respecté les règles.  "Nous étions 20 à l'église avec des gants et des masques", indique-t-elle. "Au funérarium, on n'était pas plus. Chacun est allé voir le corps, un par un. Au cimetière, on était peut-être une trentaine. Mais à l'intérieur des grilles, nous n'étions que la famille proche."

"C'est l'illustration de ce que l'on ne souhaite pas. Un relâchement, on se regroupe à une vingtaine ou une trentaine et une personne en contamine d'autres", avait pour sa part commenté Frédéric Perissat, le préfet de la Dordogne, vendredi 8 mai lors d'une conférence de presse. Quelques jours plus tard, un membre de la famille du défunt, qui était présent à l'enterrement et présentait des symptômes du Covid-19, a en effet consulté son médecin. Le 30 avril, le test ordonné par ce dernier est revenu positif, d'après l'ARS.

Combien de cas ont été confirmés ?

A ce jour, 127 personnes ont été dépistées, dont deux personnes de l'entourage familial qui étaient venues de Suisse pour l'enterrement et une autre du Portugal. Parmi les 103 résultats connus – les derniers étant attendus dans la soirée de samedi , neuf sont positifs, dont huit qui concernent des personnes du cercle familial et un qui est un salarié de l'entreprise où travaille la première personne testée positivement. Sept de ces patients présentent des symptômes, deux autres non, mais il n'y a "aucune forme grave à ce jour, donc aucune hospitalisation" et "aucun décès", a assuré Michel Laforcade.

Comment les cas contacts ont été identifiés ?

"Ce qui a été fait correspond à ce que nous faisons depuis un peu plus de deux mois, surtout quand nous sommes dans une situation de 'cluster' possible ou avéré", a expliqué Michel Laforcade, le directeur de l'ARS de Nouvelle-Aquitaine. Toutes les personnes ayant possiblement été en contact avec ce premier cas positif ont donc été recontactées. L'ARS leur a demandé "si [elles] estimaient être un cas contact", "quelle a été [leur] vie ces derniers jours et quelles sont les personnes qu'[elles ont] croisées".

"Nous avons travaillé par cercles concentriques, qui s'élargissent", a détaillé l'Agence régionale de santé. Le 1er mai, cinq personnes du "cercle familial" ont ainsi été testées positivement et immédiatement isolées. Puis le personnel des "pompes funèbres" qui ont organisé les funérailles ainsi que "le personnel de l'hospitalisation à domicile" de l'épouse du patient décédé, qui était porteuse du Covid-19 et recevait des soins chez elle, mais aussi les salariés de l'entreprise du premier patient dépisté, ont à leur tour effectué un test.

A ce jour, la totalité des personnes que nous avons invitées à être dépistées l'ont été.

Michel Laforcade

en conférence de presse

Toutes ces personnes ont été placées en isolement en attendant leurs résultats. Jeudi 15 mai, "12 personnes qui ont été déjà dépistées et qui étaient négatives le seront de nouveau, puisque le dernier contact avec personne positive date de sept jours" seulement, a ajouté l'Agence régionale de santé. Mais la situation est désormais "maîtrisée", conclut-elle.

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