Coronavirus : sous pression, La Poste renforce ses équipes pour distribuer journaux et courrier
Le groupe envisage également de rouvrir des bureaux, notamment dans les quartiers en difficulté et les zones rurales.
La Poste tente tant bien que mal de maintenir ses services, malgré l'épidémie de coronavirus. Le groupe annonce qu'il va renforcer ses équipes pour distribuer plus souvent la presse, le courrier et les colis, et retrouver une présence dans les quartiers sensibles et les zones rurales.
Le PDG du groupe public, Philippe Wahl, a expliqué à des journalistes, mercredi 1er avril, que La Poste avait été obligée de "conforter et réorganiser [son] socle industriel" en réduisant fortement la voilure. Elle s'est recentrée sur ses "missions essentielles" en assurant moins de services, en faisant moins de tournées – sauf pour les livraisons de repas et de médicaments, ainsi que pour rendre visite aux personnes âgées – et en réduisant son réseau à 1 600 bureaux.
Depuis ce lundi, le temps de travail de chaque postier dans les établissements courrier-colis a notamment été réduit à trois jours consécutifs, ce qui a pour effet de limiter la distribution du courrier et des journaux aux mercredis, jeudis et vendredis. Une sorte de "service minimum de la Poste", a commenté Philippe Wahl. "Sinon la désorganisation aurait été totale !"
Plus de 3 000 personnes en renfort
Mais des élus se sont inquiétés de l'abandon des zones rurales et des banlieues, des consommateurs se sont plaints et le monde de la presse s'est ému. Le patron de la Poste a même été convoqué jeudi à Matignon, le Premier ministre Edouard Philippe voulant "s'assurer qu'elle remplit bien toutes ses missions".
"L'origine de tout ça, c'est la réduction de la force de travail par le confinement et la maladie", un quart environ des 220 000 postiers étant absents, selon Philippe Wahl. Attaqué par certains syndicats, il a cependant a jugé "marginal" le nombre de droits de retrait dans le groupe public, garantissant que les établissements ne sont pas ouverts si les mesures sanitaires ne peuvent pas être respectées.
Reconnaissant notamment avoir "fait une erreur" en abandonnant "un tunnel" de quatre jours sans distribution de journaux, Philippe Wahl veut maintenant passer à la contre-offensive avec un redéploiement progressif de son activité. A partir du lundi 6 avril, La Poste fera donc appel à "plus de 3 000 personnes" supplémentaires avec des volontaires, des salariés de la filiale Mediapost (distribution de publicités), des intérimaires et des CDD.
Des bureaux supplémentaires ouverts
L'objectif est de distribuer – si les éditeurs en sont d'accord – la presse quotidienne le lundi ou le mardi d'abord, puis le lundi et le mardi (en plus des mercredis, jeudis et vendredis). Il s'agit aussi de distribuer progressivement les colis et le courrier quatre jours par semaine au lieu de trois actuellement. Le PDG de la Poste se refuse en tout cas à "faire la police du colis", quand certains appellent à refuser des envois jugés non essentiels. Il préfère en appeler "à la responsabilité des clients et des chargeurs", compte tenu des circonstances.
En zone rurale, La Poste veut rouvrir, dans la semaine du 6 avril, 400 bureaux habituellement tenus par un "facteur-guichetier" (un postier qui tient le bureau en complément de sa tournée) et 600 bureaux supplémentaires dans la semaine après Pâques.
Enfin, La Poste a déjà annoncé que 250 bureaux de poste supplémentaires – soit 1 850 bureaux de poste en tout – seraient ouverts dans la semaine du 4 au 10 avril pour le versement des prestations sociales. "Nous allons conserver" ensuite ces bureaux généralement situés dans les quartiers de politique de la ville, assure Philippe Wahl.
La sélection de franceinfo sur le coronavirus
• Vidéo. Les quatre gestes simples à adopter pour se protéger et éviter la propagation
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.