Covid-19 : 12% des salariés jugent leur état de santé "dégradé" depuis le confinement
Sur une échantillon représentatif de 3 504 salariés d'entreprises du secteur privé, 45% des répondants se sentent "plus fatigués physiquement et psychologiquement", selon une étude Ifop.
Depuis le mois de mars et le confinement, 12% des salariés français du privé estiment que leur état de santé s'est dégradé. C'est ce que montre une enquête Ifop, réalisée pour Malakoff Humanis du 19 juin au 15 juillet et publiée mardi 13 octobre.
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Selon cette étude, réalisée par internet auprès d'un échantillon représentatif de 3 504 salariés d'entreprises du secteur privé, 45% des répondants se sentent "plus fatigués physiquement et psychologiquement" qu'avant le début de la crise sanitaire.
"Si 82% de salariés se trouvent en bonne santé, 12% ont le sentiment que leur état de santé s'est dégradé", explique Anne-Sophie Godon, directrice innovation chez Malakoff Humanis. Parmi eux, 21% sont des salariés atteints de maladies chroniques. "On peut faire l'hypothèse que c'est en lien avec le renoncement aux soins ou la difficulté d'y avoir accès pendant la période", détaille-t-elle, "les autres sont les salariés aidants". "Le ressenti reflète en général assez fidèlement l'état de santé réel", souligne-t-elle. "Les salariés fragiles ont le sentiment d'être encore plus fragiles et, pour tous les autres, la fatigue physique et psychologique tout comme l'inquiétude se font ressentir", ajoute-t-elle.
Les fragilités et inégalités "accentuées"
Plus d'un quart des salariés (28%) estiment par ailleurs que leur qualité de vie au travail s'est dégradée depuis la crise, 40% que leur rythme de travail s'est accéléré (contre 22% qui estiment qu'il s'est ralenti). Ils sont 18% à avoir le sentiment de faire un travail qui a "moins de sens pour eux".
En revanche, 23% disent avoir "davantage le sentiment de faire un travail utile pour la société", dont beaucoup travaillant dans le secteur de la santé ou de l'action sociale (43%). "La crise a accentué les fragilités et les inégalités existantes", soulignent les auteurs.
Si 16% des salariés en moyenne déclarent rencontrer une situation financière plus compliquée, les ouvriers sont plus nombreux (21%). Autre exemple : ceux du secteur médico-social (20%) sont plus nombreux à déclarer subir "plus de tensions au travail" qu'avant (14% pour l'ensemble).
L'étude révèle en outre une "dégradation" des facteurs de risques psychosociaux : 23% estiment que leur travail empiète sur leur vie personnelle contre 13% avant la crise, 14% estiment subir des tensions au travail (3% avant) et 20% ont peur de perdre leur emploi (3% avant la crise).
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