Covid-19 : à Bordeaux, "la situation est en train de se tasser depuis quelques jours", selon le chef du Samu
Xavier Combes, chef du Samu au CHU de Bordeaux, indique que les indicateurs permettant d'évaluer la progression de l'épidémie dans sa ville montrent une amélioration de la situation.
"La situation est en train de se tasser depuis quelques jours", déclare samedi 10 octobre 2020 sur franceinfo Xavier Combes, chef du Samu au CHU de Bordeaux, alors que quatre villes, Lille, Saint-Etienne, Lyon et Grenoble sont passées en état d'alerte maximale.
franceinfo : Quelle est la situation sanitaire dans votre établissement ?
Xavier Combes : "C'est en train de se tasser, il y a une stabilité, voire une petite diminution du nombre d'appels au Samu, du passage aux urgences et à un certain nombre d'indicateurs qui vont plutôt dans la bonne direction. Après, le nombre d'hospitalisations en réanimation est stable, il n'augmente plus, en tout cas. On a plus d'augmentation à contrôler, ce qui est plutôt rassurant, mais ça nécessite d'être quand même confirmé et consolidé sur plusieurs jours. Il y a moins de personnes en réanimation et elles restent moins longtemps. Les réanimateurs ont appris à traiter de manière un peu différente les patients les plus graves et donc les durées de séjour sont plus courtes, donc ça permet de libérer les lits plus vite. Après, le problème, c'est le nombre d'entrées et le nombre de sorties par jour. Et c'est vrai qu'en tout cas à Bordeaux, depuis quelques jours, on est plutôt sur moins d'entrées que de sorties, ce qui fait relâcher un peu la pression sur l'hôpital."
Bordeaux reste en état d'alerte renforcée ?
"Oui, il y a quelques clusters, mais ils sont aussi en diminution. Tous les indicateurs vont plutôt dans la bonne direction depuis quelques jours. D'ailleurs, la préfète de région a levé certaines restrictions depuis hier, notamment pour les salles de sport et piscines, qui sont désormais ouvertes. C'est une adaptation des mesures en fonction de la baisse de l'intensité de l'épidémie, c'est au jour le jour. On a l'impression que les mesures prises peut-être un peu plus tôt que dans beaucoup de villes en France portent leurs fruits. À Bordeaux, il n'y a pas de tension majeure et l'hôpital continue de fonctionner pour tous les patients."
Est-ce que ces mesures n'auraient pas dû être maintenues un peu plus ?
"C'est toujours très compliqué. On a cette problématique d'une balance entre l'impact sociétal et l'impact sanitaire. Je pense que nos dirigeants sont obligés de décider en fonction des deux impacts et donc c'est un équilibre fragile. Et surtout, je pense qu'il doit être réévalué de manière quotidienne et c'est ce qu'on fait, soit à l'ARS, à la préfecture, les hôpitaux, avec les cellules de crise. On a beaucoup d'indicateurs pour être alertés très vite, si jamais il y avait un infléchissement des courbes de malades contaminés, surtout hospitalisés. On ne sait pas du tout quelle va être l'évolution dans quelques semaines ou quelques mois. Si, dans d'autres régions, l'épidémie augmente de manière très, très importante, comme cela semble être le cas, est-ce qu'il y aura des effets sur la Nouvelle Aquitaine qui a l'air un peu plus préservée en ce moment ? Moi, je suis incapable de le prévoir."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.