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Covid-19 : à Marseille, l'urgence de recruter des soignants à l'hôpital

L'AP-HM a lancé un appel sur le réseau social Twitter. L'obligation vaccinale pour les soignants accroît le besoin urgent en infirmiers dans les hôpitaux marseillais. 

Article rédigé par Romane Porcon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un infirmier aux portes de l'unité Covid-19, à l'hôpital de la Timone, à Marseille (Bouches-du-Rhône). (CHRISTOPHE SIMON / AFP)

Les hôpitaux de Marseille ont déjà recruté 300 soignants depuis le mois de juin, et il manque encore des infirmières. "Les lits de réanimation nous consomment beaucoup d'infirmiers", regrette Karen Inthavong, coordinatrice générale à l'Assistance publique-Hôpitaux de Marseille (AP-HM). Les hôpitaux universitaires de la ville ont besoin de renfort pour leurs unités Covid, ainsi qu'en service de réanimation"Les patients ont besoin de beaucoup de soins, des soins techniques, ce sont des patients très lourds, que nous devons retourner très régulièrement. Donc oui, nous avons besoin de beaucoup d'infirmiers, pour aujourd'hui et pour demain."  L'AP-HM a donc lancé un appel sur le réseau social Twitter. Les hôpitaux marseillais ont besoin de renfort pour leurs unités Covid et en service réanimation avec une embauche immédiate.

"Nous avons des mutations, et un certain nombre de professionnels partent à la retraite, poursuit Karen Inthavong. Et on a quand même  aussi les arrêts de travail liés aux soignants non vaccinés, qui font que nous avons un manque de professionnels." Car certains rendent leur blouse par refus de l'obligation vaccinale pour les soignants. "Aujourd'hui, nous recrutons pour remplacer les professionnels non vaccinés." 

Des moyens pour "soigner dignement "

L'AP-HM compte une trentaine de professionnels non vaccinés et suspendus, qui s'ajoutent à un absentéisme déjà très important : "On a un abstentéisme énorme à Marseille. Cela en rajoute. Des gens se sont arrêtés. Je reconnais aussi la difficulté du métier, je peux comprendre que des jeunes et moins jeunes soient en grande difficulté pour continuer d'exercer : peur de rentrer chez soi avec le virus, horaires particuliers, travail avec souffrance... et en plus, le virus. Les personnels sont fatigués, et je le comprends."

Du côté des soignants, on milite justement pour de meilleures conditions de travail, afin d'attirer ces nouvelles recrues. "Toutes les catégories professionnelles, à cause des conditions de travail et à la politique de non remplacement sont épuisées, estime Guillaume Aldrin, infirmer et secrétaire général de la CGT des Hôpitaux Sud. Ils ont du mal à faire face aux départs, et derrière, avec la pandémie ils ont besoin de personnel."

"Il faut améliorer les conditions de travail, les salaires, insiste Guillaume Aldrin. Moi, je travaille en psychiatrie, et je peux vous dire que là-bas, la violence explose. Ce sont des internes qui se prennent des coups de couteau, c'est hallucinant. C'est bien d'embaucher, mais il faut veiller à améliorer les conditions de travail pour soigner dignement dans nos hôpitaux publics." L'AP-HM recrute désormais plus d'une cinquantaine d'infirmiers, et recherche également des aides-soignants et des cadres de santé.

Les hôpitaux de Marseille recrutent : reportage de Romane Porcon

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