Covid-19 : "Donner l'accès au vaccin à tous les Français au même moment ne fera que créer des inégalités", défend le directeur de l'ARS d'Île-de-France
"Il faut donner des priorités, l'âge est un facteur de risque", déclare Aurélien Rousseau qui rappelle qu'il y a eu "20 000 morts dans les Ehpad depuis le début de l'épidémie".
"Donner l'accès au vaccin à tous les Français au même moment ne fera que créer des inégalités", a défendu le directeur de l'ARS d'Île-de-France, Aurélien Rousseau, sur franceinfo dimanche 3 janvier, à la suite d'une rencontre avec le ministre de la Santé, Olivier Véran. Lundi, l'ensemble des soignants de plus de 50 ans vont pouvoir se faire vacciner contre le Covid-19. À l'AP/HP, assistance publique hôpitaux de Paris, la campagne a débuté vendredi.
Que vous a dit le ministre de la Santé ?
Olivier Véran nous a une nouvelle fois dit que la stratégie vaccinale avance sur ses deux pieds. D'abord, la vaccination d'ici la fin du mois de janvier qui concerne toutes les personnes - qui le souhaitent - accueillies en Ehpad et en unité de soins de longue durée, car on a eu 20 000 morts dans les Ehpad, [les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes], depuis le début de l'épidémie. Cette stratégie prendra toute son ampleur à la mi-janvier. C'est un défi logistique, avec 8 000 établissements dans toute la France, 700 en Île-de-France. L'accélération vis-à-vis des professionnels de santé de plus de 50 ans travaillant à l'hôpital ou libéraux est aussi une réalité, dès demain dans les hôpitaux et dans la semaine l'accès aux doses des établissements de santé. Il y aura des centres qui permettront aux professionnels libéraux de venir.
Pourquoi seulement 400 personnes sont vaccinées à ce jour ? Cela va-t-il aller plus vite à l'avenir ?
Le choix est connu, il a été discuté au Parlement.
"Le parti pris est de cibler les personnes à risque, en construisant de la confiance avec elles."
Aurélien Rousseau, directeur de l'ARS d'Île-de-Franceà franceinfo
C'est une demande des professionnels de santé. Demain [lundi], tous les Ehpad de France auront une date de vaccination. Le recueil d'un consentement libre et éclairé est primordial. On doit encore construire de la confiance. Pour les professionnels de santé de plus de 50 ans, cela va s'accélérer. Si on donne l'accès au vaccin à tout le monde, cela va créer des inégalités. Il faut donner des priorités. L'âge est un facteur de risque.
Les caractéristiques de l'épidémie ont-elle changé ? Cette donnée menace-t-elle la campagne de vaccination ?
Aujourd'hui, cela signifie qu'on doit avoir les réflexes que nous avons depuis plusieurs mois. Il faut tester et tester encore. On doit continuer à suivre le variant du coronavirus. Il faut être en vigilance complète autour des évolutions du virus. Parfois, il y a des affirmations péremptoires [autour du retard à l'allumage de la campagne vaccinale], mais l'épidémie nous apprend à s'adapter et à remettre de la chronologie dans tout cela.
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