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Covid-19 : en Martinique, les soignants "ne savent plus quoi faire" pour convaincre la population de se faire vacciner

Les piqûres de vaccin contre le Covid-19 sont toujours distillées au compte-gouttes en Martinique alors qu'un nouveau confinement, pour contrer une nouvelle vague épidémique, entre en vigueur samedi et pour trois semaines.

Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un soignant regarde à l'intérieur d'une tente destinée aux patients Covid-19 au CHU Pierre Zobda-Quitman de Fort-de-France, le 30 juillet 2021. (LIONEL CHAMOISEAU / AFP)

En Martinique, seulement 16% des habitants ont eu une vaccination complète contre le Covid-19, et 21% n'ont encore reçu qu'une seule dose. C'est trois fois moins qu’en métropole et sans doute trop peu pour faire face à la nouvelle vague de Covid-19 qui submerge le Centre hospitalier universitaire de Fort-de-France depuis une dizaine de jours. Le service de réanimation est saturé, deux patients en moyenne meurent chaque jour et les 140 lits Covid ouverts à la hâte sont remplis. Les médecins pointent du doigt la faible couverture vaccinale pour expliquer l’hécatombe alors que le territoire d'outre-mer entame, samedi 31 juillet, un nouveau confinement de trois semaines

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Pourtant, dans les sept centres de vaccination de l’île, les soignants peinent toujours à convaincre et les piqûres sont toujours distillées au compte-gouttes. Au pic de la troisième vague, le centre de vaccination du CHU a accueilli jusqu’à 230 personnes par jour. En ce moment, ils ne sont qu’une soixantaine. "Je pique de quel côté monsieur ?", demande Marie-Paule, infirmière au CHU. "Le bras gauche", répond Jordan, 28 ans. Ce restaurateur est venu malgré les pressions de son entourage professionnel. "Ce sont les informations qu'ils lisent qui ne sont pas forcément bonnes", explique le jeune homme qui cite comme exemple les rumeurs sur la 5G.

"Il faut commencer à vivre, c'est le risque que je suis prêt à prendre. J'aimerais aussi prendre mon grand-père dans les bras, je le fais pour lui."

Jordan, 28 ans

à franceinfo

Sur la vingtaine d’employés du restaurant de Jordan, seulement cinq envisagent de se faire vacciner, tous les autres refusent ou attendent. Une attitude que ne supporte plus cette soignante : "C'est regrettable. Aujourd'hui j'ai vu trois personnes venir parce les parents sont en réanimation. Est-ce qu'il faut attendre un décès pour se faire vacciner ? On ne sait plus quoi faire. Les gens préfèrent prendre le risque de mourir que de se faire vacciner", se désole-t-elle. Le CHU est aussi concerné, car si 90% des médecins sont protégés, seulement 20% du personnel hospitalier est aujourd’hui vacciné contre le Covid-19.

Covid-19 : le reportage en Martinique de Thibault Lefèvre

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