Covid-19 : l'annulation des dettes publiques détenues par la BCE est "inenvisageable", prévient Christine Lagarde
Vendredi, une centaine d'économistes ont lancé un appel pour annuler les dettes des Etats détenues par la Banque centrale européenne. Une manière, selon eux, de faciliter la reconstruction sociale et écologique après la pandémie de Covid-19.
Une annulation des dettes publiques après la pandémie de Covid-19 serait-elle possible au sein de la zone euro ? "Inenvisageable", répond dimanche 7 février la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, dans un entretien au Journal du dimanche. Pour l'ancienne ministre de l'Economie, il s'agirait d'"une violation du traité européen qui interdit strictement le financement monétaire des Etats".
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"Cette règle constitue l'un des piliers fondamentaux de l'euro", poursuit l'ex-patronne du Fonds monétaire international (FMI). "Si l'énergie dépensée à réclamer une annulation de la dette par la BCE était consacrée à un débat sur l'utilisation de cette dette, ce serait beaucoup plus utile ! À quoi sera affectée la dépense publique ? Sur quels secteurs d'avenir investir ? Voilà le sujet essentiel aujourd'hui", affirme Christine Lagarde au JDD.
Sa réponse intervient deux jours après un appel lancé par plus d'une centaine d'économistes, pour annuler les dettes des Etats détenues par la BCE. Une manière, selon eux, de faciliter la reconstruction sociale et écologique après la pandémie.
"Les dettes se gèrent dans le temps long"
Pour Christine Lagarde, "il ne fait aucun doute" que les pays de la zone euro "parviendront" à rembourser cette dette. "Les dettes se gèrent dans le temps long. Les investissements réalisés dans des secteurs déterminants pour l'avenir engendreront une croissance plus forte", estime-t-elle.
"La reprise sera créatrice d'emplois, et donc fédératrice. Nous allons vers une autre économie, plus numérique, plus verte, plus engagée face au changement climatique et pour le maintien de la biodiversité."
Christine Lagarde, présidente de la BCEau "Journal du dimanche"
Christine Lagarde estime que "2021 sera une année de reprise". Toutefois, "nous ne sommes pas à l'abri de risques encore inconnus", et "nous ne retrouverons pas les niveaux d'activité économique d'avant la pandémie avant mi-2022", prévient-elle.
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