Covid-19 : la contrôleure générale des lieux de privation de liberté demande "une stratégie de vaccination spécifique" en prison
Dominique Simonnot justifie cette demande par la "promiscuité inévitable en détention".
La contrôleure générale des lieux de privation de liberté a exprimé son inquiétude face au "chiffre affolant" de progression de l'épidémie de Covid-19 dans les prisons, appelant de ses vœux une "stratégie de vaccination spécifique" dans les établissements pénitentiaires. "La situation actuelle est plus grave que celle du printemps dernier. Au 21 janvier, 235 personnels pénitentiaires étaient contaminés ; quant aux détenus, ils étaient 134 à la même date contre 25 au début du mois, soit une hausse de 165%", a indiqué Dominique Simonnot dans une lettre adressée lundi au ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti et rendue publique mardi 26 janvier.
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— CGLPL (@CGLPL) January 26, 2021
Dominique Simonnot a demandé au garde des Sceaux d'envisager, comme au printemps, des libérations de détenus proches de leur fin de peine pour désengorger les prisons et de lancer une campagne de vaccination spécifique tenant compte "à la fois de la promiscuité inévitable en détention, de la vulnérabilité particulière de la population pénale et de la facilité logistique résultant de la concentration des patients en un même lieu".
"Il ne s'agit pas seulement ici de protéger les personnes détenues mais d'une mesure de santé publique permettant de prévenir les conséquences que pourraient avoir sur l'ensemble de la population l'apparition de poches de contamination massive en prison", a insisté Dominique Simonnot qui a adressé un courrier similaire au ministre de la Santé Olivier Véran.
Le ministère défend sa stratégie vaccinale
Contacté par l'AFP, le ministère de la Justice répond que "depuis le début de la crise sanitaire, le ministère de la Justice travaille étroitement avec le ministère de la Santé pour mettre en œuvre des mesures sanitaires adaptées en détention, dans le cadre de la stratégie portée par le gouvernement". "Conformément à la politique vaccinale du gouvernement, comme chaque Français âgé de 75 ans et plus, les détenus concernés sont prioritaires", a-t-il précisé, tout en soulignant qu'"une liste des personnes détenues de plus de 75 ans, réparties par établissement et par direction inter-régionale, a été transmise aux autorités de santé pour organiser la campagne de vaccination en détention qui a débuté depuis quelques jours".
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