Covid-19 : "Le nombre de cas détectés baisse", constate avec prudence le fondateur du site CovidTracker
Guillaume Rozier, ingénieur et fondateur du site CovidTracker, indique cependant sur franceinfo qu'il est "très difficile de savoir si cette baisse du nombre de cas détectés est directement liée ou pas à une baisse de l'activité épidémique."
"Depuis cinq jours, nous amorçons une décroissance de l'épidémie" de Covid-19 en France, a déclaré Olivier Véran, le ministre de la Santé, dans une interview au Télégramme. "Le nombre de cas détectés baisse" a constaté de son côté Guillaume Rozier, ingénieur et fondateur du site CovidTracker, mardi 20 avril sur franceinfo. "Maintenant, c'est très difficile d'analyser cette baisse", reconnaît-il.
>> Suivez les dernières informations sur l'épidémie de Covid-19 dans notre direct
franceinfo : Le nombre de contaminations est-il en baisse ?
Guillaume Rozier : En tout cas, le nombre de cas détectés baisse, ce qui ne veut pas forcément dire que le nombre de contaminations réelles baisse. On détectait fin mars pratiquement 40 000 cas par jour. En ce moment, on détecte plutôt environ 33 000 cas par jour. Donc, on a observé une baisse entre les deux. Maintenant, c'est très difficile d'analyser cette baisse pour plusieurs raisons. La première raison, c'est qu'on a eu un jour férié le lundi 5 avril entre les deux, et donc un certain nombre de personnes ne se sont pas fait tester alors qu'elles se seraient peut-être fait tester sinon, donc on n'a pas détecté un certain nombre de cas. Et puis, la deuxième raison, c'est qu'on a observé depuis fin mars une baisse de dépistage. Donc, les gens se font moins tester. C'est très difficile de savoir si cette baisse du nombre de cas détectés est directement liée ou pas à une baisse de l'activité épidémique.
Y'a-t-il quand même des indices de cette baisse de l’activité épidémique ?
Si on regarde sur le plan sanitaire, c'est-à-dire les formes graves, donc les hospitalisations, on a plusieurs indices qui pourraient nous indiquer qu'on aurait atteint un pic épidémique à la fin mars. Notamment, l’un des indices, c'est que les admissions à l'hôpital, donc les entrées quotidiennes à l'hôpital pour Covid-19, sont en décroissance, c'est-à-dire diminuent depuis une dizaine de jours, depuis environ le 10 avril. Donc, c'est une dizaine de jours après le pic du nombre de nouveaux cas qu'on a détectés fin mars. On a passé le pic des admissions des entrées à l'hôpital. Par contre, si on regarde le nombre de lits occupés à l'hôpital, c'est-à-dire le nombre de patients qui sont actuellement hospitalisés ou actuellement en soins critiques ou en réanimation, là, on n'a pas encore de baisse. On a une forme de stabilisation, ce qui est mieux que l'explosion qu’on observait ces dernières semaines. Mais ce n'est pas encore une baisse. Il faudra attendre quelques jours avant de voir une baisse sur le nombre de lits occupés.
La France a-t-elle réellement donné un coup d’accélérateur à la campagne vaccinale ?
On a effectivement observé une accélération de la campagne vaccinale très nette puisque en février, on a injecté à peu près 100 000 doses chaque jour. En mars, on était autour de 250 000 doses chaque jour. Et puis, en ce moment, on est à plus de 350 000 doses par jour. Ensuite, il y a des fluctuations. Il y a des semaines où on injecte moins de doses. C'était notamment le cas de la semaine où AstraZeneca avait été suspendu. Mais globalement, on a une accélération de la campagne vaccinale et sur les premières doses, on atteint un rythme qui est proche, par exemple, de celui des Etats-Unis. Ce n'est pas encore le cas pour les secondes doses. [Dans les Ehpad] on a entre cinq et dix décès liés au Covid-19 chaque jour et donc c'est nettement mieux qu'il y a plusieurs mois où on constatait malheureusement entre 200 et 250 décès chaque jour. Et c'est quelque chose qu'on voit aussi à l'hôpital, avec moins d'hospitalisations sur les plus de 80 ans que sur les 60-80 ans. Et donc c’est probablement un effet de la vaccination.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.