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Covid-19 : "Le scénario du pire s'éloigne, la décrue a commencé", explique le Pr Arnaud Fontanet

Selon Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique, la catastrophe sanitaire a été évitée, en partie grâce au comportement des Français.

Article rédigé par franceinfo
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Arnaud Fontanet,  à Paris le 28 mars 2020. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / POOL)

"Le scénario du pire s'éloigne, la décrue a commencé (…) On a le sentiment que le pic est en train de passer devant nos yeux", a indiqué Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique, lundi 17 janvier sur France Inter.

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Selon lui, "le pic des infections a été passé ces jours-ci, peut-être la semaine dernière dans la région Ile-de-France" et "un peu plus tard pour les autres régions françaises".

"Le nombre d'infections au Covid-19 va décroitre considérablement pendant le mois de février et au mois de mars on devrait être à un niveau très bas", a-t-il indiqué, ajoutant qu'il s'agit de "projections" qui tiennent compte d'un certain nombre d'hypothèses". Selon lui, "la catastrophe sanitaire a été évitée, en partie grâce au comportement des Français", car "on aurait pu avoir une situation vraiment plus dégradée s'il n'y avait pas eu, depuis début janvier, un effort collectif" qui a permis la "réduction du nombre de contacts".

Le variant Omicron a pris le dessus

Toutefois, Arnaud Fontanet a prévenu que "les admissions à l'hôpital pourraient encore continuer d'augmenter pendant quelques jours" en raison du "décalage entre les infections et les admissions à l'hôpital". "On peut s'attendre à ce que les hôpitaux restent très sollicités tout le courant du mois de février", a-t-il précisé, alors que le variant Omicron "a pris le dessus" sur le variant Delta et correspond à "90%" des variants testés même "s'il n'est pas dit que cet équilibre va rester". "Il n'est pas exclu que le variant Delta remonte dans les semaines qui viennent tout en restant à des niveaux beaucoup plus bas" qu'actuellement, a averti avec prudence l'épidémiologiste.

Sans exclure la possibilité de voir émerger de nouvelles vagues à l'avenir, Arnaud Fontanet s'est dit convaincu qu'on "sera de mieux en mieux armés face à de nouvelles vagues, parce qu'on sera mieux vaccinés et parce que des traitements vont arriver". Il a appelé, pour chaque nouveau variant qui apparaîtra, à "réunir très rapidement toutes les informations dont on a besoin sur sa transmissibilité et sa sévérité", afin "de mettre les barbelés si on voit qu'il est sévère" et à "être beaucoup plus souple dans notre gestion" s'il s'agit "d'un variant qui entraine des formes relativement bénignes"

"A chaque vague, on renforce notre immunité"

Concernant l'hypothèse d'atteindre une immunité collective, Arnaud Fontanet a rappelé qu'il n'y aurait jamais "d'immunité stérilisante" qui permette de faire disparaître le virus, étant donné que les vaccins et les infections n'empêchent pas la réinfection. Il faut donc s'attendre à avoir un virus "qui s'installe et qui circule" avec "des épidémies de Covid très régulières pendant les phases hivernales, lors des années qui viennent". "Mais, ce qui est très important, c'est qu'à chaque vague, à chaque variant, on renforce notre immunité, que ce soit par l'infection ou par la vaccination", a-t-il déclaré. "Au fur et à mesure qu'on rajoute des couches d'immunité, on se protège de mieux en mieux contre les formes graves", a expliqué l'épidémiologiste pour qui "c'est ce qui fera qu'on aura, à terme, un virus qui donnera des rhumes et des angines sans provoquer de formes graves". 

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