Covid-19 : tester ou pas les voyageurs venant de Chine, pourquoi de telles divisions en Europe sur le sujet ?
En Europe, après l'Italie et l'Espagne, la France a, elle aussi, décidé de rendre obligatoire la preuve d'un test négatif au Covid-19 pour entrer sur son territoire. Une mesure qui concernera tous les passagers en provenance de Chine, et ce à partir du 5 janvier. Sur cette question, l'Union Européenne avance en ordre dispersé et semble bien en peine de montrer un front uni.
Et certains n'hésitent à se rappeler au mauvais souvenir de la situation sanitaire du printemps 2020, au début de la pandémie, lorsque chaque Etat avait unilatéralement pris des mesures de son côté. Dans ce contexte, ce n'est donc pas un hasard si la première déclaration de la nouvelle présidence européenne suédoise porte sur ce point. Stockholm se dit "à la recherche d’une politique commune pour l’intégralité de l’UE s’agissant de l’introduction possible de restrictions d’entrée", en soulignant l'importance de prendre rapidement des mesures.
Les "durs"... et les autres
En coulisses, ces divisions s'affichent clairement. Ainsi, parmi les 27, il y a d'abord les "durs" : l'Italie et l'Espagne, les pays à exiger des tests négatifs. Les deux pays ont été les plus touchés au début de l'épidémie et n'ont aucune envie de voir l'histoire se répéter. Ce duo a été rejoint par la France. Dans la crainte de l'apparition d'un nouveau variant, Paris préfère agir vite. Les tests PCR effectués depuis dimanche 1er janvier de manière aléatoire sur les passagers entrant en France en provenance de Chine vont "permettre de suivre les différents variants", a ainsi expliqué le ministre de la Santé François Braun à l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle. À partir du 5 janvier en revanche, les passagers provenant de Chine devront obligatoirement présenter un test négatif de moins de 48 heures pour entrer sur le territoire français.
Ensuite, un certain nombre d'Etats attendent de voir. D'autant que le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies juge "injustifié" un dépistage coordonné en raison du taux d'immunisation important dans l'UE. L'Allemagne plaide ainsi simplement en faveur d'une surveillance des variants, avec contrôles aléatoires et séquençages dans les aéroports. Et puis enfin, il y a ceux qui ne veulent pas de contrôles, comme l'Autriche. D'aucuns y voient un lien avec la manne financière que représentent les touristes chinois dans le pays : elle avait disparu avec les restrictions imposées par Pékin et pourrait donc réapparaître avec leur levée.
Prochain épisode de négociations dans deux jours à Bruxelles, où les 27 se réuniront à nouveau, dans le cadre du Conseil Européen, pour tenter de trouver un accord.
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