Covid-19 : "L'épidémie est sous contrôle" mais c'est "assez précoce d'envisager un déconfinement" au 1er décembre, estime un épidémiologiste
Le gouvernement envisage une "adaptation au confinement" à partir du 1er décembre. "L'erreur serait de croire qu'on est protégé d'un rebond" de l'épidémie de coronavirus, prévient l'épidémiologiste Mircea Sofonea.
"L'épidémie est actuellement sous contrôle" mais "c'est quand même assez précoce d'envisager un déconfinement au 1er décembre", a expliqué sur franceinfo mercredi 18 novembre, Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l’université de Montpellier. Des propos qui rejoignent ceux du porte-parole du gouvernement. À la sortie du Conseil des ministres, Gabriel Attal a souligné mercredi que la France était encore "loin du déconfinement", en évoquant une "adaptation du confinement" au 1er décembre plutôt qu'un desserrement, face à l'épidémie du Covid-19."L'erreur serait de croire, parce qu'on ne voit plus l'épidémie atteindre des chiffres inquiétants, qu'elle est dernière nous et qu'on est protégé d'un rebond", a prévenu l'épidémiologiste.
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franceinfo : Les chiffres de l'épidémie permettent-ils d'envisager plus d'ouverture au 1er décembre ?
Mircea Sofonea : L'épidémie est actuellement sous contrôle. Le deuxième confinement est efficace dans la réduction du nombre de transmission et dans le fameux taux de reproduction, qui est passé en dessous de 1. Néanmoins, c'est quand même assez précoce d'envisager un déconfinement au 1er décembre étant donné que nous avons un niveau d'incidence assez élevé.
Il faudra attendre un peu plus longtemps pour être suffisamment serein dans le déconfinement pour éviter un troisième rebond.
Mircea Sofonea, épidémiologisteà franceinfo
L'ouverture des commerces élargie, on peut l'envisager. Mais pour cela, il faudra veiller à ne pas avoir un niveau de circulation qui soit similaire à celui du mois d'octobre. Si on se base sur un tel scénario, on aura un rebond au mois de janvier, ce qu'il faut absolument éviter. On aura une lune de miel, mais elle sera de courte durée.
L'objectif de 5 000 contaminations quotidiennes, évoqué par Emmanuel Macron, on en sera loin au début décembre ?
On n'en sera pas si loin, mais on ne l'aura pas atteint. On sera entre 5 000 et 10 000, mais ce sera encore trop récent. Il aurait mieux valu attendre la mi-décembre. La gestion doit aussi être plus proche du terrain. Une gestion nationale est plutôt un aveu d'échec. On n'a pas une vision proactive de la prévention en santé publique.
Le couvre-feu a montré son efficacité ?
Une efficacité, oui, mais limitée. Sa mise en place peut permettre de déconfiner de façon progressive. Mais attention, ce ne sera peut-être pas suffisant selon les territoires, et a fortiori dans un contexte de fêtes de fin d'année qui va favoriser les brassages de manière inévitable. L'erreur serait de croire, parce qu'on ne voit plus l'épidémie atteindre des chiffres inquiétants, qu'elle est dernière nous et qu'on est protégé d'un rebond. Une fois qu'on a confiné, on ne voit plus le virus se propager mais il est toujours là. La garantie, c'est notre comportement collectif à la sortie de confinement, en particulier par le téléchargement de l'application TousAntiCovid.
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