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Gel des droits d'inscription à l'université : "Pas suffisant pour pallier la précarité", estime une association d'étudiants

Bérangère Poncet, présidente de l’Association générale des étudiants de Paris, alerte sur le niveau inquiétant de le précarité étudiante en France.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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File d'attente d'étudiants lors d'une distribution alimentaire à l'université de Perpignan, le 3 mars 2021. (NICOLAS PARENT / MAXPPP)

"Ce sont des décisions qu'on attendait et qu'on salue, mais qui ne sont pas suffisantes pour pallier la précarité qui ne fait qu'augmenter chez les étudiants", a réagi mercredi 10 mars sur franceinfo Bérangère Poncet, présidente de l’Association générale des étudiants de Paris et vice-présidente étudiante de Sorbonne Université, alors que Frédérique Vidal, la ministre de l'Enseignement supérieur, a annoncé que les droits d'inscription à l'université seraient gelés à la rentrée prochaine pour la deuxième année de suite afin d'aider les étudiants à faire face à la précarité.

Partout en France, "les étudiants n'ont plus de quoi payer leur logement. Même s'il y a un gel, cela ne suffira pas", estime Bérangère Poncet qui plaide pour que soient mises en place "des mesures pérennes pour aider les étudiants" pour la rentrée prochaine. "La crise, quand elle s'arrêtera, ne va pas arrêter la précarité étudiante et tous les problèmes qui s'accumulent depuis mars dernier." Le coût des loyers pour les étudiants reste "le plus gros" de leur budget, rappelle la présidente de l'Agep. Elle témoigne du fait que "beaucoup d'étudiants sont à la rue, ne peuvent plus payer leur loyer, ont des difficultés financières pour se nourrir pour prendre soin d'eux".

Les mesures annoncées par Frédérique Vidal sont donc "des premières mesures". Mais Bérangère Poncet appelle à "aller plus loin" car "ce n'est pas cela qui va leur permettre de vivre et de survivre".

Fatigue psychologique

La membre de la Fage tient à alerter sur les difficultés des Crous pour gérer les dossiers d'aides des étudiants. "Les services sociaux sont surchargés. Pour le Crous de Paris, c'est 350 000 étudiants qui y sont rattachés. C'est une ville où les étudiants sont très précaires. Les personnes qui travaillent dans ces services n'ont pas le temps de tout gérer". Elle pointe le manque "de moyens humains dans ces services publics pour aider les étudiants". Cela impacte "les étudiants, et les service sont eux-mêmes fatigués".

La présidente de l'Agep assure que "beaucoup d'étudiants sont fatigués psychologiquement de ne pas voir le bout" de la crise. Ils n'ont "pas de date de sortie". Et même pour le retour en présentiel, que les étudiants attendaient, "on se rend compte que les étudiants ne retournent pas tant que cela en cours, puisqu'il n'y a pas d'aménagement. Il y a des étudiants qui enchaînent cours à distance et cours en présentiel et n'ont pas de temps de rentre chez eux". Au final, les mesures annoncées au niveau national "c'est bien beau", ajoute Bérangère Poncet, mais cela "n'aide pas plus que cela les étudiants. Ce manque d'horizon devient très compliqué pour les étudiants".

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