"La société ne peut pas se permettre de faire maison de crédit" : malgré la reprise d'activité, l'avenir est incertain pour les PME
Le report des charges et le chômage partiel ont permis à de nombreuses entreprises de ne pas sombrer. Mais la reprise est fragile et nombre d'entre elles craignent de ne pas réussir à surmonter la crise. Reportage dans une PME du Pas-de-Calais.
L’activité redémarre pour les entreprises qui ont survécu au confinement mais l’avenir à long terme est incertain, notamment pour les petites et moyennes entreprises (PME). Quand il regarde son tableau de commandes, Phillipe Saffer, le patron d’Images de Marques, fabriquant d’enseignes lumineuses à Fouquières-lès-Béthune dans le Pas-de-Calais, reprend espoir car "il y a quelques mois, c'était un peu vide".
>> Coronavirus : les dernières informations dans notre direct
Les restaurants et brasseries déconfinés lui demandent de reprendre la fabrication de leurs enseignes lumineuses. Bonne nouvelle sauf que certains clients, faute de trésorerie, veulent aujourd’hui régler en plusieurs fois. "La société ne peut pas se permettre de faire maison de crédit, déplore Philippe Saffer. Ce n’est pas notre rôle, c’est le boulot des banques."
La crainte de devoir licencier
Le patron de cette PME a lui aussi besoin d’argent. Sa demande de PGE, le Prêt Garanti par l’État, a été refusée. Aujourd’hui, il retente sa chance : "J’en suis à la médiation de la Banque de France pour revoir un peu la copie à la baisse, de 70 000 euros on est passé à 40 000".
Une somme pour sauver deux mois de chiffre d’affaires perdu. Si la reprise se poursuit, tant mieux, il mettra alors cet argent de côté. Car même si le déconfinement redonne un certain élan à sa PME, il n'est pas sûr que cela dure. Ses clients pourraient avoir du mal à surmonter la crise.
Ils ont fait comme nous avec un peu de retards de loyer. Ils vont se faire rattraper sur les charges... Est-ce qu’ils vont tenir ?
Phillipe Saffer, patron de PMEà franceinfo
Si le carnet de commandes se vide, il pourrait alors rapidement licencier l’un de ses quatre salariés. "Ce sera la dernière personne arrivée dans l’entreprise, explique Phillipe Saffer. En plus, c’est mon fils et j’ai pas envie." Pour éviter ça, l’État doit encore accompagner les entreprises, conclut-il, en octroyant des aides supplémentaires notamment aux PME.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.