Le décryptage éco. Plusieurs pays pensent à nouveau à un revenu universel de base
Avec la crise liée au coronavirus, l'idée d'instaurer un revenu de base, ou revenu universel, refait surface un peu partout. Le décryptage de Fanny Guinochet ("L'Express").
Le gouvernement espagnol l’a annoncé ce week-end : il envisage de mettre en place un revenu de base pour soutenir les dix millions de citoyens en risque de grande pauvreté, beaucoup de familles avec enfants, qui, avec la crise du coronavirus, vont voir leur situation empirer. L'exécutif espagnol veut les aider à payer leur loyer, acheter des aliments de première nécessité, se soigner, en leur versant une somme d’argent fixe chaque mois, sans aucune contrepartie. Pour le moment, la mesure est temporaire. Mais les autorités espagnoles n’excluent pas de la maintenir après la crise. Le montant du revenu de base n’est pas encore précisé, il tournerait autour de 450 euros mensuels environ, soit un peu moins que notre revenu de solidarité active (RSA) fixé à 564 euros par mois pour une personne seule.
En Allemagne, ce revenu de bas serait plus elevé. Il pourrait aller jusqu’à 1 000 euros pendant six mois pour tous ceux qui ont besoin d’être soutenus financièrement en ce moment. En Allemagne, la disussion anime les politiques, et l'idée est portée par la gauche. Là encore, ce serait temporaire mais l’idée d’un revenu universel durable à l’échelle de tout le pays commence aussi à faire son chemin.
Des dispositifs temporaires
Aux États-Unis, dans ce pays pourtant très libéral, l’administration Trump vient aussi de créer une indemnité sans conditions pour les plus pauvres. Les montants varient, mais la plupart des adultes concernés recevront un peu plus de 1 000 euros par mois, et autour de 500 pour les enfants. Une sorte de revenu universel qui ne dit pas son nom.
En France, une soixantaine de parlementaires – classés à gauche – défendent eux aussi l’instauration d’un revenu de base. C’est une des propositions de députés comme Matthieu Orphelin pour construire le monde de demain, le jour d’après. En France, on avait beaucoup parlé du revenu universel lors de la présidentielle de 2017, Le candidat socialiste Benoît Hamon portait l’idée.
Pour ses défenseurs, un revenu de base, en plus ou en remplacement du RSA, présente l'avantage de protéger les plus vulnérables mais aussi de relancer la consommation une fois les restrictions levées. Pour les opposants, en revanche, ce système est bien trop coûteux pour la collectivité. Ce serait surtout un très mauvais signal vis à vis du travail que de distribuer de l’argent sans activité en échange.
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