Coronavirus : à Châtellerault, une entreprise recycle les masques usagers en matière plastique
Une société de Châtellerault (Vienne) a mis au point toute une filière de recyclage des masques jetables. Le textile est transformé en matière plastique.
C'est l'une des conséquences du port du masque généralisé contre le Covid-19 : il génère des tonnes de déchets non recyclables. Mais à Châtellerault (Vienne), une entreprise a trouvé le moyen de valoriser ces déchets. Les habitants sont aujourd'hui incités à ne plus mettre leur masque jetable dans leur poubelle ordinaire, mais plutôt dans l'une des 50 boîtes en carton installées un peu partout dans l'agglomération. "On en voit là. Déjà depuis ce matin, ça s'est bien rempli", montre du doigt Charlotte Wallet, coordinatrice chez Audacie, la structure d'insertion qui collecte ces masques.
Au total, elle en a déjà collecté 15 000 sur les dix premiers jours d'expérimentation. Les masques sont laissés en quarantaine, puis conditionnés pour le recyclage. "On passe masque par masque pour vérifier qu'il n'y ait pas de petites barrettes métalliques à l'intérieur. Si c'est le cas, on vient manuellement enlever la barrette."
Du textile au plastique
Tous ces masques partent ensuite chez Plaxtil. Cette société, d'abord spécialisée dans le recyclage des textiles, s'est lancée dans la valorisation des masques jetables. Les masques y sont broyés, puis désinfectés sous une machine à UV, un traitement germicide développé par Uvmobi. "Comme ça, on est sûr que la matière soit complètement décontaminée, qu'il n'y a plus du tout de bactéries", explique Jean-Marc Neveu, co-fondateur de la société. Les miettes de masques propres sont alors mélangées à du plastique, ce qui permet de leur redonner une seconde vie, juste à côté, dans une presse. "C'est comme un moule à gaufres, explique-t-il. On ferme le moule, on injecte la pâte à l'intérieur du moule. Une fois que c'est cuit, on démoule."
En quelques heures, Jean-Marc Neveu transforme ainsi les masques jetés en visières, ouvre-portes, attache-masques, boîtes de rangement... "Mais on peut imaginer n'importe quel type d'objet issu de cette fabrication." Autant d'objets qui sont réutilisés notamment par des entreprises locales. "L'idée, c'est de dire 'vous nous confiez vos déchets, nous, on les traite', raconte le patron de l'entreprise. On s'assure que ils soient traités convenablement d'un point de vue sanitaire, d'un point de vue économique, c'est-à-dire que les gens qui vont travailler sur ces déchets sont suffisamment rémunérés."
L'idée, ce n'est pas un modèle économique où on s'enrichit, c'est que toute la filière qui servent aux déchets, soit économiquement viable.
Jean-Marc Neveu, co-dirigeant de Plaxtilà franceinfo
À ce stade, Plaxtil supporte le coût de cette expérimentation avec l'aide du Grand Châtellerault, mais l'entreprise espère pouvoir commercialiser sa technique de recyclage à une échelle régionale, voire nationale.
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