"On attend toute une année, on fait des projets, mais cette fois-ci c'est raté" : pour compenser le confinement, des commerçants se privent de vacances d'été
Pour écouler leurs stocks ou remonter leur chiffre d'affaires, certains artisans et patrons de boutique réduisent ou annulent totalement leurs congés estivaux. C'est parfois le seul moyen d'éviter la faillite.
Renoncer aux vacances d’été ou en prendre moins que d’habitude : c’est l’option prise par certains commerçants ou artisans français, dont l’activité a été durement frappée pendant le confinement. Ils disent vouloir profiter du mois d’août pour rattraper une partie du chiffre d’affaires perdu.
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Des chocolats, le magasin Jeff de Bruges de Maisons-Alfort (Val-de-Marne) en a vendu moins que d’habitude pendant le confinement. Surtout après Pâques, les ventes ont plongé. Alors à l’approche des grandes vacances, l’heure est à la comptabilité. Pas sûr que la boutique ferme ses portes en août, affirme Cécile, la vendeuse. "Pour le moment on discute avec le gérant pour savoir si oui ou non on doit rester ouvert en août. Cela dépend du chiffre d'affaires que l'on va faire pour compenser la perte que l'on a eue à Pâques à cause du confinement. On ferait un roulement pour se donner quand même des vacances, c'est envisageable.On est une petite entreprise presque familiale, donc on se connaît bien."
Je préfère ça plutôt qu'être au chômage d'ici un an parce que la boîte n'aura pas pu tenir le choc.
Cécile, vendeuse chez un chocolatier
Violette, elle, a déjà tranché. Propriétaire d’une mercerie en centre-ville de Maisons-Alfort, elle va continuer à travailler tout l’été. "Normalement je ferme entre quatre et six semaines l'été. Vu le manque à gagner pendant deux mois, je vais travailler en juillet et août pour rattraper mon chiffre d'affaires perdu. C'est très dur, bien sûr, d'avoir renoncé aux vacances parce qu'on attend toute une année pour pouvoir partir, on fait des projets... Mais cette fois-ci c'est raté."
Même renoncement pour sa sœur Lucine, qui tient le magasin de vêtements juste à côté. Même si les ventes sont reparties en mai : "Ça a bien pris. Ici on a une clientèle habituelle donc ils étaient tous très contents de venir, de montrer qu'ils étaient fidèles. Ça fait un mois de mai normal."
Il faut que l'on reste ouvert parce que l'on a beaucoup de stock à écouler. Cette année, je ne vais peut-être rester ouverte que trois jours.
Lucine, gérante d'un magasin de vêtements
Pas de fermeture et des congés réduits, c’est ce qui attend aussi les 15 salariés d'une entreprise de chauffage et de plomberie de Maisons-Alfort. "On a une reprise plutôt forte, beaucoup de demandes, explique Sylvie, la responsable administrative. On a des chantiers qui ont été stoppés donc on ne fermera pas l'entreprise mais on accordera quand même des congés, forcément, parce que tout le monde les mérite. Peut-être pas les trois semaines habituelles mais quinze jours, ça va se décider au cours des semaines qui arrivent." Tout dépendra de l’ampleur de la reprise d’ici début juillet.
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