"Convoi de la liberté" au Canada : "Ce n'est pas une manifestation, c'est une révolution", assurent les participants de plus en plus organisés
Pour tenir leur blocus installé depuis bientôt 15 jours dans le centre de la capitale fédérale, les camionneurs anti-mesures sanitaires collectent de la nourriture et des produits d'hygiène. Mais c'est l'approvisionnement en carburant qui les préoccupe le plus.
Des marmites de soupe, des cartons de tubes de dentifrice, des sacs poubelles de vêtements chauds... Les manifestants anti-mesures sanitaires trouvent de tout entre les camions à l'arrêt, dans le centre-ville d'Ottawa, jeudi 10 février. Cela fera deux semaines samedi que plusieurs centaines de camions - surnommé "le convoi de la liberté" - tiennent un blocus.
Bacon, oeufs, chocolatine et brosses à dent
Devant son van, près du Parlement, Samuel fait griller des steaks sur deux barbecues à gaz. Il gère tout un stock à destination des protestataires, du "bacon, des oeufs, potages, des brosses à dents, des draps, des combinaisons. On a tout ! Vraiment si vous avez besoin de quoi que ce soit, on est la référence dans le coin. Le monde donne de tout, c'est comme ça toute la journée." Un homme vient justement de déposer "du pain et de la chocolatine". "Il ne manquera jamais de nourriture, jamais de gaz", affirme fièrement Samuel. On est ici pour longtemps. Ce n'est pas une manifestation, c'est une révolution. C'est mondial."
"On regarde aux Etats-Unis, ils sont en train de le faire. En Australie, ils sont en train de le faire, en France, si je ne me trompe pas, aussi et plusieurs places en Europe."
Samuel, manifestant anti-mesures sanitairesà franceinfo
Samuel assure qu'il est prêt à rester ici plusieurs mois. Il a abandonné ses études de kinésithérapie pour soutenir le mouvement.
Un peu plus loin, la tente de Daniel, où chacun peut aussi servir : "C'est gratuit. On donne du café, des canettes de soupe, toutes les provisions avec le papier toilette. On a des accessoires pour les bébés aussi, pour les enfants. On va avoir le barbecue après aussi avec les saucisses."
Le nerf de la guerre, c'est le carburant qui arrive en jerricans jusqu'au camion. "On a du monde qui amène des bidons, explique Samuel. Hier ça a été un peu difficile, la police nous a empêchés d'en recevoir et arrêtait tout le monde qui marchait avec des jerricans. On avait des pick-ups qui venaient avec du diesel et ils ont arrêté les gens qui amenaient ça. On avait un campement, ils ont tout pris, mais on a nos tactiques." L'essence pour faire tourner les moteurs et tenir au chaud une partie de l'hiver, s'il le faut.
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