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Régionales : un report en septembre "aurait été beaucoup plus simple pour tout le monde", selon le maire de Reims

Le gouvernement a choisi de décaler d'une semaine les élections régionales et départementales. Elles se tiendront du 20 au 27 juin. Arnaud Robinet, maire de Reims, faisait partie des édiles qui militaient pour un report en septembre.

Article rédigé par franceinfo
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Arnaud Robinet, maire (LR) de Reims et vice-président de la métropole rémoise. (FRANCOIS NASCIMBENI / AFP)

Le Premier ministre Jean Castex doit proposer au Parlement mardi 13 avril de décaler les élections régionales et départementales d'une semaine pour qu'elles se tiennent les 20 et 27 juin. Le choix du gouvernement s'est fait après avoir consulté les maires de France."Je ne vois pas pourquoi le gouvernement n'a pas pris la décision de reculer ces élections au mois de septembre", affirme sur franceinfo Arnaud Robinet, maire Les Républicains (LR) de Reims. L'élu s'inquiète notamment du problème du "recrutement des assesseurs".

franceinfo : Est-ce que le report d'une semaine des élections change quelque chose ?

Arnaud Robinet : Non ça ne change rien. Ces élections vont se dérouler dans un contexte extrêmement difficile sur plusieurs points. D'abord la question de l'organisation d'un point de vue technique, pour la ville de Reims, c'est 541 assesseurs qu'il nous faut trouver. Alors quand on me dit qu'il faut vacciner les assesseurs, il faut peut-être se dépêcher, qu'on ait l'approvisionnement nécessaire pour pouvoir assurer cette vaccination. D'un point de vue démocratique, il y a une élection sans campagne. On me dit "les municipales avaient pu se tenir", sauf que la campagne pour les municipales a eu lieu avant le premier tour. Là, c'est extrêmement compliqué, il va falloir innover, certes, mais d'un point de vue technique cela va être très compliqué.

Est-ce que des assesseurs vous ont déjà dit que cette année ils ne souhaitaient pas le faire, par peur du virus ?

Depuis plusieurs élections, on voit une diminution du nombre d'assesseurs. Moi je lance un appel aux formations politiques qui demandent leur maintien : donnez-nous des assesseurs, mobilisez vos adhérents, vos militants pour qu'ils viennent dans les bureaux de vote. Nous observons depuis plusieurs années qu'il y a très peu d'assesseurs qui viennent des formations politiques. Oui on va avoir un véritable sujet, 541 assesseurs, cela va être compliqué à trouver. Et je ne parle pas non plus des agents administratifs qu'il va falloir mobiliser. Certes, ils sont rémunérés pour tenir les bureaux de vote le dimanche mais je rappelle également que nous serons fin juin, et que nos concitoyens vont avoir la tête ailleurs, ils ne seront pas du tout mobilisés pour ces élections. Je ne vois pas pourquoi le gouvernement n'a pas pris la décision de reculer ces élections au mois de septembre, cela aurait été beaucoup plus simple pour tout le monde, et la démocratie n'était pas du tout en danger ou remise en question.

D'après les informations du service politique de franceinfo, il va y avoir la nomination, par Matignon, d'un "Monsieur élections", un référent chargé de guider les maires sur le protocole sanitaire. Qu'en attendriez-vous ?

Je crois qu'il faut faire la différence entre l'urbain et le rural. Pour la ville de Reims, nous n'avons besoin de personne puisque nous avons cette expérience, nous sommes une grande ville, nous avons un service des élections qui saura organiser les bureaux de vote. En revanche, pour mes collègues, maires ruraux du département de la Marne qui se posent un certain nombre de questions, en termes de matériel, en termes de recrutement des assesseurs, et sûrement que ce "Monsieur élections" sera nécessaire pour les maires ruraux, des plus petites communes.

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