Réouverture des commerces le 11 mai, aides aux entreprises et crise économique : le "8h30 franceinfo" de Bruno Le Maire
Le ministre de l'Economie et des Finances était l'invité du "8h30 franceinfo" jeudi 23 avril.
"Nous sortons de la phase de crise, nous allons aborder une deuxième phase de transition dans laquelle l'activité va reprendre", a annoncé jeudi 23 avril sur franceinfo Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances. "Nous souhaitons que tous les commerces puissent rouvrir le 11 mai, par principe d'équité, je laisse simplement de côté la restauration, les bars et les cafés qui feront l'objet d'un traitement spécifique", a précisé le ministre. "Dans un troisième temps il y aura un retour à la normale pour l'activité économique mais nous n'y sommes pas", prévient-il.
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La reprise doit se faire avec des "principes les plus clairs possibles pour tous les Français, insiste Bruno Le Maire. Le premier c'est la sécurité sanitaire. Il faut que tous les commerces qui rouvrent, les activités qui reprennent se fassent dans des conditions de sécurité sanitaire totale pour les salariés, les entrepreneurs et les commerçants."
Pas de date pour la réouverture des restaurants et bars
Bruno Le Maire souhaite donc que de nombreux commerces puissent rouvrir le 11 mai, date du début du déconfinement, mais ce ne sera pas le cas des restaurants, bars et cafés. La date du 15 juin a été évoquée par certains, mais Bruno Le Maire a affirmé qu'il ne pouvait "pas le confirmer, aucune date n'a été fixée. Le plus tôt sera le mieux mais la précipitation serait le pire en la matière".
Des discussions ont été "engagées avec les restaurateurs, les bars, les cafés, et je tiens à les remercier pour leur mobilisation ils font des propositions, ils ont plein d'idées", a expliqué Bruno Le Maire. Mais "rien ne serait pire pour cette profession, qui est l'une des plus touchées, qui voit son commerce dans l'incapacité de rouvrir, que de rouvrir dans la précipitation. Ce serait mauvais. Il faut prendre le temps nécessaire", a insisté le ministre.
Aides aux entreprises : "des règles à respecter"
"Il va de soi que si une entreprise a son siège fiscal ou des filiales dans un paradis fiscal, je veux le dire avec beaucoup de force, elle ne pourra pas bénéficier des aides de trésorerie de l'Etat", a martelé le ministre.
Le gouvernement a mis en place de nombreuses mesures, dès le début du confinement, pour soutenir les entreprises durant la crise économique liée au coronavirus. "Cela va de soi qu'il y a des règles qu'il faut respecter. Si vous avez bénéficié de la trésorerie de l'Etat, vous ne pouvez pas verser de dividendes et vous ne pouvez pas racheter des actions", affirme le ministre de l'Economie. "Et si jamais votre siège social est implanté dans un paradis fiscal, il est évident que vous ne pourrez pas bénéficier du soutien public", insiste Bruno Le Maire.
"Les finances publiques tiendront, l'État tiendra"
Des centaines de milliers d'entreprises sont fermées en France à cause du confinement lié à l'épidémie de coronavirus, 10 millions de Français sont au chômage partiel, les comptes de la Sécurité sociale sont très affectés et la dette publique est estimée à 115% du PIB pour la fin de l'année. "Notre responsabilité c'est de faire face. Les finances publiques tiendront, l'État tiendra, l'État tient", a assuré le ministre de l'Économie et des Finances.
"Les solutions sur la relance, les finances publiques, viendront le moment venu. Il est trop tôt pour en parler, a jugé le membre du gouvernement. Tout est question de temporalité. Nous faisons face à une crise qui a un impact social, économique, sur l'emploi, nos entreprises, extrêmement brutal". La question du remboursement des dettes "se posera plus tard", rélègue Bruno Le Maire, convaincu que "c'est le travail de chacun qui permettra le remboursement."
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