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Un variant du coronavirus à Bordeaux : inquiétude et défiance chez certains habitants du Bacalan, invités à se dépister

Un cluster d'une forme "très rare" du virus a été identifié dans ce quartier nord de la ville. Tous les résidents majeurs sont invités à participer à une grande campagne de vaccination et de dépistage. Mais ils ne sont pas forcément prêts à le faire.

Article rédigé par Maureen Suignard
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Les habitants du Bacalan, quartier nord de Bordeaux, sont appelés à se faire dépister après la découverte d'un variant "très rare" du coronavirus, vendredi 21 mai 2021. (DAVID THIERRY / MAXPPP)

À Bordeaux, tous les habitants majeurs du quartier du Bacalan vont être vaccinés contre le Covid-19, sans condition, et soumis à un test de dépistage. Décision prise après la découverte d'un "cluster" de plusieurs dizaines de personnes testées positives à un variant "très rare", explique l'Agence régionale de Santé (ARS). Mais cette grande campagne soudaine ne convainc pas toute la population.

Prudence mais pas de panique

Les habitants de ce quartier du nord de Bordeaux ont été informés de la situation par un mot dans la boîte aux lettres. Le téléphone a aussi sonné, comme chez Nadine : "Ils nous ont appelés pour nous signaler l'ouverture d'un centre pour se faire dépister". Un dépistage massif de la population pour éviter que ce variant ne circule encore plus. Comme les variants anglais et indien, il est jugé préoccupant par les autorités sanitaires. Mais Nadine hésite à aller se faire tester : "J'ai envie et pas envie."

"Me retrouver avec plein de monde qui, peut-être, sont porteurs du virus alors que moi, pour l'instant, je n'ai aucun symptôme et qu'en plus je ne sors pas trop dans le quartier... Je ne sais pas trop".

Nadine, habitante du Bacalan

à franceinfo

Au Bacalan, les habitants ne décrivent pas de vague de panique dans le quartier. Mais Nadine s'inquiète tout de même un petit peu : "Pour moi personnellement non. Pour mes enfants, davantage, parce qu'ils sont amenés à prendre le tram pour aller travailler donc ça m'inquiète un peu plus." Denis, lui, avait prévu de partir en week- end avec sa fille. Le programme va peut être changer : "Je ne sais pas, on va téléphoner à la famille pour savoir si on peut venir, si ça les inquiète ou pas."

15 000 doses supplémentaires

Ce variant, déjà identifié au niveau national, reste rare pour le moment, mais l'Agence régionale de Santé de Nouvelle-Aquitaine veut accélérer la campagne de vaccination et la rendre accessible aux plus de 18 ans le plus rapidement possible. Les personnes testées positives à cette forme du coronavirus dans le quartier n'avaient pas été vaccinées mais aucune n'a dû être hospitalisée.

Denis, qui avait abandonné l'idée de se faire piquer à force de ne pas trouver de rendez-vous, y repense sérieusement : "Je vais certainement me faire vacciner." Un centre éphémère de vaccination sera installé et les pharmacies du quartier approvisionnées en dose de Moderna. Pour Pierrette, qui a eu beaucoup de mal à avoir ses deux doses, tout cela arrive bien trop tard : "Ils auraient du même le faire avant parce qu'il y a des endroits où il n'y avait rien du tout. C'était au départ qu'il fallait faire ça, ça a été mal organisé." L'ARS annonce la livraison de 15 000 doses de vaccin supplémentaires dans les trois semaines dont 5 000 dès la semaine prochaine pour tous les majeurs.

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