Covid-19 : des scientifiques britanniques cherchent de nouveaux volontaires pour se faire inoculer le virus
Une première étude du genre a duré presqu'un an, avec 36 volontaires, et au départ en bonne santé. Les premiers résultats viennent d'être publiés.
Exposer des êtres humains au virus du Covid pose de nombreuses questions éthiques. La France s'y est d'ailleurs refusée. En Grande-Bretagne, c'est une deuxième phase de tests qui s'ouvrent : les très réputés Imperial College of London et Université d'Oxford cherchent à nouveau des volontaires pour se faire inoculer le virus.
Les résultats de la première étude montre qu'aucun n'a développé de forme grave du Covid. Dans cette première phase qui vient de se terminer, 36 volontaires de moins de 30 ans en bonne santé ont reçu dans le nez des gouttes avec la souche d'origine du Sars Cov2, et il faut l'avouer, les premiers résultats n'apprennent pas grand-chose. Selon les premiers enseignements, la moitié des volontaires a été infectée et ceux-ci ont développé des symptômes légers. L'incubation a été courte, un peu moins de 2 jours... Tout cela était connu par ailleurs avec des études observationnelles sur des milliers de personnes, dont certaines s'infectent naturellement au cours du temps.
"On ne sait rien des conséquences au long cours"
Certes, en contaminant des volontaires, on peut étudier plus rapidement la mécanique du virus et poser de nouvelles questions. Mais est-ce que le risque se justifie ? C'est discutable d'un point de vue éthique, analyse Emmanuel Hirsch, professeur d'éthique médicale à l'université Paris-Saclay.
"Il y a effectivement l'exposition à un risque. Ce sont des volontaires sains, on ne sait rien des conséquences véritablement au long cours de cette contamination et de cette infection. On le voit pour les Covid long."
Emmanuel Hirsch, professeur d'éthiqueà franceinfo
Dans la balance bénéfice/risque, le bénéfice est ainsi pour la collectivité mais le risque individuel. Dans la deuxième phase de l'étude qui va démarrer, les scientifiques britanniques ont décidé que, puisqu'il existe désormais des traitements pour guérir du Covid, les volontaires pourront en bénéficier s'ils développent une forme grave de la maladie.
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