Cet article date de plus d'un an.

Retour des salariés non-vaccinés à hôpital : "Personne ne fera d'ostracisme", assure le directeur du CHU de Lille

Selon Frédéric Boiron, directeur général du CHU de Lille, "les non-vaccinés, c'est une infime minorité, un trait de plume". Les soignants non-vaccinés peuvent réintégrer à partir de ce lundi les hôpitaux dans lesquels ils exerçaient avant le Covid.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Un soignant dans un hôpital marseillais en janvier 2022. (NICOLAS TUCAT / AFP)

"Elles ne sont pas attendues", mais "personne ne fera d'ostracisme", a assuré lundi 15 mai sur franceinfo Frédéric Boiron, directeur général du CHU de Lille alors que les personnes non-vaccinées contre le Covid-19 peuvent réintégrer à partir de ce lundi les hôpitaux dans lesquels elles exerçaient avant la crise. Cela représente dans son hôpital "sept personnes", soit "moins de 0,1% du personnel" soignant. 

>> Cinq questions sur la réintégration des soignants non vaccinés contre le Covid-19, autorisée à partir de lundi

Ces salariés ne seront pas intégrés dans les services de patients immunodéprimés. "Mais en réalité, les sept soignants concernés depuis deux ans, la plupart ont certainement déjà une autre activité", a-t-il souligné. "Les non-vaccinés, c'est une infime minorité, un trait de plume" au CHU de Lille, a-t-il affirmé.

franceinfo : Cela représente combien de personnes dans votre hôpital ?

Frédéric Boiron : Les non-vaccinés, une infime minorité. C'est un trait de plume. Sur les 9 000 soignants du CHU, sept personnes seulement sont restées réfractaires à la vaccination. Ça fait, moins de 0,1% du personnel concerné et 21 en tout sur les presque 17 000 salariés. Aucun médecin et donc une toute petite proportion du personnel.

Quel est l'intérêt de réintégrer ces personnes ?

Sur le plan de l'intérêt pour l'accueil des patients et la prise en charge des malades qui se confient à nous, il est nul. C'est une proportion de personnel extrêmement faible. 99% du personnel du CHU a été vacciné. Le 1% qu'il reste, c'est la plupart du temps des contre-indications médicales. C'est vraiment une toute petite proportion de personnes pour des raisons qui leur appartiennent, qui ont fait un choix individuel. Ça n'a pas d'utilité immédiate pour nous. Je conçois que l'on puisse être différent ailleurs.

Pensez-vous que cette réintégration donne une mauvaise image de la vaccination ?

Ce n'est pas seulement une question d'image, c'est une question de vérité. La vaccination, ça nous sauve la vie. J'ai passé 50 ans à entendre mes grands-parents parler de la poliomyélite et des ravages qu'elle faisait. C'est la vaccination qui nous a sauvés de ça, comme beaucoup d'autres pathologies infectieuses gravissimes. La vaccination, ce n'est pas seulement une question d'image, c'est vraiment la vérité. C'est un acte qui n'est pas seulement individuel, mais collectif. C'est le sens de l'intérêt des autres, c'est une attitude normale et morale pour bien des soignants.

Ces personnes qui vont retrouver leur travail dans votre CHU sont-elles les bienvenues ?

Personne ne fera d'ostracisme chez nous. On a une grande tradition d'écoute et de compréhension des points de vue dans nos hôpitaux. Les hôpitaux publics, ce sont des structures qui ont un fonctionnement aussi très, très humaniste et démocratique. Elles ne sont pas attendues puisqu'elles ont fait le choix aussi de se mettre en dehors. La vérité, c'est que j'ai surtout envie de rendre hommage aux autres, aux milliers de personnes qui ont pris toutes les précautions nécessaires pour faire face. C'est ces personnes-là qui ont géré la crise, qui ont accueilli les patients et qui les ont soignés. C'est ça qui mérite d'être souligné.

>> "Je n'ai jamais douté" : plus d'un an et demi après leur suspension, cette soignante non vaccinée contre le Covid-19 est de retour à l'hôpital

Seront-ils intégrés dans des services où ils seront peu en contact avec des patients ?

Il y a plusieurs situations. Nous prenons en charge des patients immunodéprimés. Lille, c'est un grand CHU. Il y a des malades très graves. On ne peut pas mettre en présence des patients, des personnes qui n'ont pas les protections nécessaires. C'est pour les patients que le risque est évidemment prioritaire. Dans ces cas-là, on choisira de ne pas mettre des personnes de cette nature dans les services de patients immunodéprimés. Mais en réalité, les sept soignants concernés depuis deux ans, la plupart ont certainement déjà une autre activité et tous ne voudront pas reprendre leur service. On regarde au cas par cas et le poste peut être soit le même, mais il a été en général remplacé, soit plus vraisemblablement un poste équivalent.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.